vendredi 16 août 2013

Ahmedabad, Jour 2.




Eh bien finalement, tout ou presque était ouvert hier. Camilla et moi sommes allées dans un supermarché où une nouvelle fois, j’ai pu constater à quel point les Indiens étaient procéduriers : on est fouillé à l’entrée du complexe commercial, on doit laisser son sac à l’entrée du supermarché, et quand on sort, il faut se faire tamponner son ticket de caisse (je n’ai pas la moindre idée de l’utilité de cette démarche, à part donner un emploi supplémentaire…). Une fois sur place, je n’ai pas trop su quoi acheter, et il y avait plein de trucs que j’étais incapable d’identifier. C’est vraiment un régime végétarien, avec beaucoup de soupes ou de sauces pour accompagner riz et graines en tout genre, c’est pas forcément évident de savoir quoi se faire à manger avec des habitudes alimentaires locales si différentes des nôtres.

Le soir, je suis sortie avec Jérôme et Aïda qui rejoignaient toute une troupe d’amis. On est allés dîner à un buffet. Les entrées sont en self— service et je pensais que ça constituait tout le repas, aussi j’ai été quelque peu surprise de voir le serveur arriver avec des nans et des parts de pizza qu’il apportaient unité par unité, ce qui fait que pendant un moment j’ai cru que le repas ne s’arrêterait jamais. L’endroit était bien trop bruyant à mon goût et la bouffe simplement correcte. Soirée relativement sympa malgré tout mais je venais d’arriver et je me sentais toujours perdue (là je commence déjà à prendre quelques repères).

Aujourd’hui ce n’était pas mon jour de chance et j’ai cumulé plein de petites mésaventures désagréables :) D’abord, je croyais que l’entreprise fournissait les ordinateurs, mais en fait non, il fallait que j’apporte le mien. Or, je n’ai même pas pris de quoi le transporter à la main, ne pensant pas devoir le déplacer (il est imposant et franchement plutôt lourd). Du coup, j’ai dû retourner à l’appart, ce qui en un sens n’est pas plus mal car je n’ai eu d’autre choix que de prendre mon courage à deux mains et de prendre un rickshaw seule. Et je ne me suis même pas fait arnaquer !
J’en profite pour dire un mot sur ces rickshaws, moyen de transport si particulier et si unique à cette partie du monde. Voici à quoi ça ressemble :



Il y en a littéralement à tous les coins de rue. Certains conducteurs ne sont pas tout à fait honnêtes et ne mettent pas en marche leur compteur, et font donc payer des sommes « forfaitaires » toujours trop élevées. Du coup, il faut d’abord demander si le conducteur veut bien nous emmener à telle destination, et vérifier qu’il a remis son compteur à zéro. À l’arrivée, en cas de doute sur le prix, faut insister un peu et ils sortent une fiche de tarifs correspondants à la distance parcourue. Ce qui est bien c’est que si quelqu’un ne veut pas vous emmener parce que c’est trop près ou qu’il ne veut pas mettre son compteur, vous mettrez moins de dix secondes à en trouver un autre. Par contre il faut avoir des petites coupures, rendre la monnaie n’est pas tellement l’usage.

J’ai donc fait de la monnaie dans la boutique en bas de l’immeuble, je suis allée chercher mon ordinateur que j’ai transporté dans un sac plastique. En revenant, je me suis étalée en beauté devant trois personnes en manquant une marche quasi invisible, le côté chanceux du truc c’est qu’apparemment mon ordi n’a pas trop morflé.
Ce midi, j’ai été infoutue de finir mon Chinese Chopswey (avec je ne sais quel légume sauté au wok trempant dans la sauce), en fait je n’en ai presque pas mangé, j’ai vraiment du mal avec la chaleur qui me coupe l’appétit, et j’ai donc frôlé la crise d’hypoglycémie tout à l’heure, heureusement qu’on a du sucre ici.
Donc je finis la journée de travail éreintée, avec des bleus aux genoux et l’estomac vide (et une tache sur mon débardeur propre, évidemment…), mais au moins j’ai fini mon fichier qui n’était pas trop difficile pour cette première journée. Je crois que ce coup-ci ce soir je vais pas faire long-feu. J’espère, en tout cas ! (oui parce que hier j’ai découvert à mes dépends qu’une infusion que mes colocs n’avaient pas encore expérimenté le soir se révélait en fait très stimulante et je n’ai pas trouvé le sommeil avant quatre heures du matin. Je cumule vraiment les petites malchances, ces derniers jours :) )

Voilà donc pour mes aventures du jour et d’hier dans cette grrrrannnnnde ville.

6 commentaires:

  1. Tu devrais appeler cette série "Les tribulations d'une française en Inde", ou un truc comme ça :D C'est hyper-dépaysant rien qu'à te lire, alors j'imagine à quel point tu dois te sentir en complet décalage... C'est un peu comme vivre dans un film de David Lynch, où rien n'est jamais normal :D
    J'espère au moins que les personnes qui ont assisté à ta chute t'ont aidée !!
    Les amis de tes collocs sont de quelle nationalité ? Comment ça se fait qu'ils aient "toute une troupe d'amis" alors qu'ils sont à l'autre bout du monde ??
    Bon, en tout cas, tu n'as cumulé (à part la chute) que des malchances "normales", je dirais, puisque ce sont des choses que tu ne pouvais pas deviner. A partir de maintenant, tu devrais commencer à être plus à l'aise (et tu sais même où manger quand tu as trèèèès très faim :D)

    RépondreSupprimer
  2. Hé hé oui c'est clair que c'est vraiment très très différent de tout ce que je connais !
    Oui quelqu'un m'a aidé à me relever et personne n'a ri ! :D
    Les amis de mes colocs sont de plein de nationalités : indienne, marocaine, brésilienne... Apparemment ils aiment sortir et comme ils sont là depuis plusieurs mois ils ont rencontré du monde, à la base en fait ils ont rencontré des amis de notre patron, et voilà, de fil en aiguille...
    Donc voilà :) Me reste plus qu'à acquérir plus d'aisance en anglais (qui ne sert cela dit qu'avec les personnes de mon entourage proche, parce que les marchands, conducteurs de rickshaws et tout ça parlent à peine anglais donc finalement c'est pas si dur de se faire comprendre vu que la conversation est réduite au stricte minimum)
    Voilà voilà :) Demain je pense acheter quelques fruits et légumes, paraît que les tomates et les pommes sont très bonnes ici. Je vais vraiment suivre un régime hyper sain, d'autant que je vais sans doute abandonner l'idée du permis pour l'alcool, les différents sites donnent différents renseignements sur le sujet et voyant à quel point on fait de la paperasse ici, je suis découragée d'avance. Du coup, quand je rentrerai je risque d'avoir perdu du poids et d'être pompette avec une bière :)
    Bon, en tout cas j'espère qu'en Bretagne, à près de 7000 km de distance de ce pays de sauvages, les choses se passent bien ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah au fait ! Mathias me disait que la fouille au supermarché, c'est peut-être des consignes de sécurité, après tout il y a quand même déjà eu des soucis dans cette ville. C'est ptet pas vraiment parce qu'ils aiment se compliquer la vie... Donc, c'est peut-être simple d'avoir le permis pour l'alcool, en fait :D

      Supprimer
  3. Bah oui écoute, nous on continue notre routine casanière et on est content :D

    Au fait, tu as écrit à Papa ? Je l'ai eu au téléphone, il était inquiet... Je lui ai dit que je pourrai peut-être lui faire suivre tes billets blog concernant ton voyage, parce que j'ai vu que tu ne les avais pas inclus dans la liste des destinataires et j'ai pensé que tu ne voulais pas qu'ils lisent le reste. Papa avait vraiment envie d'en savoir plus donc j'ai pas pris de risque et je lui ai dit que je te demanderai. Apparemment, il faut lui écrire sur son compte bouygues, dont je n'ai pas l'adresse. Mais il a un boulot dont il se demandait si tu aurais le temps et l'envie de le faire, pour les Norwégiens :)

    Bisous !

    RépondreSupprimer
  4. Ah je lui ai écrit sur son adresse pro, je sais pas c'est quoi son adresse bouygues...
    Oui pourquoi pas pour les billets de blog, maintenant que tu en as parlé :) je me sens moins libre quand les parents lisent c'est pr ça que j'ai pas fait suivre. Mais bon tant pis, après tout y a rien qui le surprendra vraiment ;)
    Mais il m'a pas écrit non plus, cela dit. Et quand j'allais partir il avait pas du tout l'air inquiet donc j'ai pas éprouvé le besoin de lui écrire :) Et non je veux pas faire ce taf, j'ai déjà répondu à la dame :) J'ai pas le temps je bosse 8h par jour six jours sur 7!

    RépondreSupprimer
  5. Ben en même temps, il suffit que tu écrives librement, et après tu décides si tu as envie qu'ils lisent tel ou tel billet :)

    Et évidemment qu'il avait pas l'air inquiet, tu l'étais pour dix ! Inutile de te stresser davantage ;)

    RépondreSupprimer