vendredi 5 juillet 2019

Playlist de l'été

Depuis que je suis adolescente, l’été a toujours été une saison étrange.
Mon premier été étrange date de mes quatorze ans. Le déménagement en Bretagne, la nouvelle chambre, la nouvelle maison. J’ai accroché des voilages mauves pâles qui capturaient le soleil, je me maquillais à genoux dans la salle de bain parce que l’armoire à pharmacie n’avait pas été encore fixée au mur, je me promenais désœuvrée dans le très grand jardin silencieux.
C’est le premier été sans vacances, le premier été lourd de lumière, agité de rêves comme si je dormais le jour, le premier été accablant.
L’été est un désert. L’été est léthargie, soupirs, frissons parfois. Sentimentalement l’été est porteur d’émotions profondes et intenses. C’est en été que j’ai dit au revoir à des gens qui me sont chers, c’est en été que je suis tombée amoureuse. Je ne sais plus où je suis, en été. L’asphalte se gonfle pendant le jour, il reste chaud toute la nuit, les soirées sentent l’aventure, les matins sont tapageurs, les après-midi sont interminables.
La mélancolie de l’été est presque lascive, elle palpite en sourdine, elle s’étend et s’étend comme une grasse matinée qui m’en finit pas.
Je ne sais pas trop pourquoi je me sens souvent triste en été. Le cœur de l’hiver et le cœur de l’été ne sont, disons, pas mes moments favoris de l’année. Je respire mieux en automne.
Et pourtant, l’été reste toujours plein de promesses. L’été je suis une funambule, plus que jamais, entre des émotions contradictoires, l’été je suis fragile, l’été je ne sers plus à rien.
Mais j’avais quand même envie de vous partager ma playlist de l’été, qui reflète un peu tous ces moments et toutes ces émotions à la fois.
La musique du road trip par excellence, celle qui m’emmène à tous les horizons, celle dans laquelle je me perds, et me reperds, et me reperds encore. Elle me parle de fuite en avant mais aussi des saisons qui reviennent, des souvenirs qui se heurtent au présent, elle me parle de sens de la continuité, comme les marquages sur le bitume qui défilent sous les roues, et de l'horizon qui se trouble dans le rétro.


 Pour les après-midi sereins, il y a Simple Minds :


L'été c'est aussi parfois le retour en enfance, la joie sans arrière-pensée. Et hop ! Déferlement de shonens !


Et l'été... C'est aussi l'envie de danser. (ah! vous aviez cru que vous alliez déprimer tout le long du billet, hein, avouez !) Et cet été, ma chanson phare, c'est celle-ci.
Mais on peut aussi se déhancher là-dessus :
Et une chanson indémodable avec sa meilleure version selon moi :) C'est drôle, sexy, ça respire la joie de vivre, Martha Wash a une putain de voix, RuPaul un corps incroyable :)

Et je finis sur un truc totaaalement différent. Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours trouvé cette musique torride. Dans tous les sens du terme.
Bon été à vous :)

vendredi 3 mai 2019

Maman, ta fille a trente-deux ans


My Fall



Est-ce que les weekends sont vraiment fait pour dormir… Ou pour rattraper le temps perdu avec soi-même ? Dormir, c’est ce que j’avais planifié. Mais je me suis mise à penser, beaucoup, et cet endroit est le seul que j’ai trouvé pour formuler ce qui me passait à travers la tête.
J’ai grandi dans la chambre bleue. La chambre au nord. La chambre de cet enfant fantasmé qui ne serait pas moi. Il ne serait pas elle. Il s’appellerait Olivier. Et bien sûr la pensée magique est assez forte pour me faire croire que cet enfant-là n’aurait pas rendu maman malade. La pensée magique est assez forte aussi pour préférer penser que mon existence ou ma non-existence, aurait changé quelque chose à ce non sens débile qu’on se pique d’appeler la vie : je ne comprends pas, et oui, je sais, personne ne comprend pourquoi, quelqu’un peut souffrir autant sans la moindre raison. Justement, maman me disait souvent, quand ça n’allait pas, des trucs du genre « on est tous dans la même galère ». Je trouvais ça stupide, parce que ça changeait rien à ce que j’éprouvais. Et les années ont montré que si elle y a cru un jour, à cet adage débile, ça a assez vite cessé d’être le cas.
Au début je croyais que je ne me confiais pas parce je détestais l’impression de vulnérabilité qui allait avec. L’impression de laisser l’autre avoir du pouvoir sur vous en lui laissant voir où sont vos faiblesses. Je crois toujours à ça. Mais c’est aussi parce qu’une part de moi se refuse à établir des liens, parce que l’attachement est source de toutes les souffrances, et tout ça. Par contre, je ne crois toujours pas que fondamentalement, j’ai peur de souffrir. J’ai peur d’être mauvaise. J’ai peur de faire du mal aux autres par ma simple existence, et en bonne personne troublée, j’ai tendance malgré moi à rassembler des indices qui vont dans ce sens exactement à la manière d’une conspirationniste : quand tu veux prouver quelque chose, tu arriveras toujours à le prouver. Il suffit de chercher assez.
Je doute que ce soit aussi simple, mais je commence à me demander si mon sentiment fondamental de culpabilité n’est pas la source principale de mon anxiété chronique. Non, ce n’est pas la bonne façon de le formuler, parce que ça me fait passer pour une victime et ce n’est pas ce que j’ai l’impression d’être, ce n’est pas comme ça que je me perçois. L’autre jour F. m’a dit que j’étais anxieuse parce que j’avais une conscience aigüe de ma mortalité, enfin à peu près, et il n’avait pas tort. Mais j’ai aussi cette conscience vertigineuse du hasard incroyable, à la fois absolument magnifique et complètement maudit qui fait qu’aujourd’hui, je suis coincée dans ce crâne étroit, comme une toute petite prison remplie de monstres aux griffes affûtées, et face auxquels je n’ai jamais été beaucoup plus qu’une petite fille terrifiée, terrorisée à l’idée qu’on l’abandonne. Terrorisée à l’idée de vivre les épreuves que ma mère a endurées. Terrorisée à l’idée de vivre sa vie.
Je suis la petite fille de la chambre bleue, je ne l’ai jamais été autant, je suis toujours là-bas, toujours à me demander pourquoi je suis moi et pas quelqu’un d’autre, toujours à me demander pourquoi les gens souffrent autant, toujours à rechercher stupidement et désespérément un moyen d’éviter toute cette souffrance.
La pensée magique me servait, gamine. Un jour, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps en « sacrifiant » un objet qui m’était cher, parce que maman me l’avait acheté, à mon « tiroir à prières ». Symboliquement, dans ma tête, je le donnais à Dieu. En bonne chrétienne, je pensais que la douleur du geste attirerait l’attention de la divinité.
Et je comprends pourquoi y a des tas de gens qui pensent ça. Parce que c’est toujours préférable au non sens d’une douleur accidentelle. Ne pas pouvoir donner du sens, c’est ça, la véritable malédiction.
J’ai cru que je finirai par savoir, par trouver, par comprendre. Aujourd’hui, hypersensible en début de règles, je porte le pull turquoise de maman sous ma couette, j’écoute Tamtrum et ce titre qui nomme ce billet, et je ne cesse de me poser ces questions. Je me demande quand est-ce que ça a commencé. Je refuse absolument qu’on me voit comme une victime alors la plupart d’entre vous, oui, même vous qui me lisez là maintenant, ignorez que je pique des crises d’angoisse parce qu’un monstre m’a pris ma maman. Je sais qu’on est censé grandir, mais je ne sais pas comment.
M’enfin, même en ne sachant pas comment, comme tout le monde j’imagine, j’ai grandi. Je trouve ça profondément effrayant d’imaginer comme on fait tout à tâtons, en faisant semblant de savoir ce qu’on fait alors qu’on en a aucune foutue idée. Et puis, on avance. Les choses évoluent. La plupart des choses évoluent. A part cette peur fondamentale, cette peur panique d’oiseau encagé.
Mais qu’est-ce que je suis ? Qu’est-ce que je fous ?

Et puis au-delà des terreurs de l’enfance, y a les terreurs du monde adulte. Il m’est arrivé heureusement plusieurs fois au cours des dernières années de lire ou d’entendre des pensées qui me confirmaient que je n’étais pas seule. Des gens qui ont donné des mots à mes frustrations, mes angoisses, mes révoltes. Des gens qui m’ont rappelé que le monde c’était pas une maison blanche avec un papa une maman une barrière blanche et des gosses qui rigolaient en bouffant des yaourts.
Que le monde n’était pas fondamentalement hostile. C’est nous qui le rendons hostile. Avec notre putain de misère humaine, tellement désespérée qu’on veut à tout prix que quelqu’un en soit responsable, et sérieusement, ça me fait chier, mais je comprends pourquoi.
L’histoire de maman m’a brisé le cœur. C’est pas la société française, bien plus cool quoi qu’en dise les rageux que la plupart des société aux mondes, c’est pas mes proches, c’est même pas maman, c’est ce qui lui est arrivé. Ça m’a simplement brisé le cœur, appris que la justice n’était pas de ce monde, appris qu’il existait des choses contre lesquelles rien ni personne ne pouvait lutter. En fait ça n’explique pas directement les racines de mon anxiété mais plutôt de mon pessimisme.
Et encore à ce jour, je ne cesse de penser à mon immense impuissance et insignifiance, doublées de profonde lâcheté : je ne pouvais rien faire, alors j’ai fui, le plus loin et le plus longtemps possible. Je ne l’avais pas vue depuis deux mois quand ce connard de médecin m’a appelée accessoirement pour me dire que ma mère était morte, principalement pour savoir ce qu’il devait faire du corps (et non, je déconne pas. J’ai dû insister pour qu’il me laisse appeler ma sœur avant de décider quoi que ce soit, sachant que papa était à l’autre bout du monde).
Aujourd’hui j’ai tellement peur que quelqu’un me fasse ce que je lui ai fait. Je l’ai laissée toute seule et elle est morte toute seule. Je sais bien qu’elle ne voulait pas que je sois là. Mais elle a vécu la plus épouvantable des épreuves seule. Je n’étais pas là. Elle est morte toute seule. Après deux longues années de souffrances, passées presque entièrement au lit. Parce que je n’ai jamais plus osé la regarder en face après la première fois qu’elle était morte. J’aurais été plus avec elle si elle n’était pas morte une première fois. Si elle ne s’était pas réveillée d’entre les morts avec sur le visage la plus pure expression du désespoir que j’ai jamais vu : pas de la tristesse à hurler, non. Une immense, opaque et absolue résignation. Mais je crois pas que ça l’a empêchée d’avoir peur, au dernier moment. Et j’étais pas là, et pas seulement par hasard : parce que je voulais pas y être. Parce que je me protégeais d’elle. Alors même que je pense que ça me flinguerait de savoir que quelqu’un de mon entourage essaie de se protéger de moi. Et oui, oui, je suis bien la même personne qui vous explique que je méprise les gens qui disent « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». En fait, c’est cohérent, du coup. Parce que je n’ai jamais eu le courage de mes idées, ni celui de l’amour que j’aurais dû porter à ma mère.

mardi 16 avril 2019

Le printemps d'il y a cinq ans

J'ai écrit ça y a cinq ans et je suis retombée dessus un peu par hasard. Et je me suis dit que ça allait bien pour ce printemps aussi :) (dans les grandes lignes) Voici donc.


J'ai commencé à vieillir.

Ma peau est lourde de rêves en devenir qui frémissent dans mon sang.
Deux virgules violacées témoignent de mes nuits sous des yeux brouillés un rien hallucinés.
Tout mon corps s'arrondit en réponses à mes compulsions, mon cœur tente le silence, ma bouche essaie la parole...

Et mes mains... Mes mains tremblent.

Placide comme l'eau dormante, mon sang même se tarit dans mes poumons ; l'air, l'air se raréfie, j'aspire des goulées de fumée ambrée ; je me regarde dans un ciel sans tain...
Et je prie pour la pluie.

Il m'a dit autrefois que j'avais des étoiles sous les ongles
Et moi j'ai continué à gratter le sol
Dans l'espoir idiot de les déterrer enfin
Ses foutues étoiles.

Je suis un point de suspension au bout de la ligne,
Flanquée au bord du néant.

Chaque fois que reviennent les aurores dorées, que l'air s'alourdit de souvenirs en forme de parfums, que la vibration infime de la lumière piégée par un feuillage neuf jette un éclat aquatique sur l'herbe,
Je suis vieille à nouveau.

Je suis pleine d'un millier de printemps semblables à celui-ci, même si avril a des airs
D'apocalypse, même si le temps fatigué d'attendre entend rétablir sa loi.
Dans mon ventre se nourrissent des créatures qui espèrent exister.

J'écoute, mais je n'entends rien, j'apprends, mais ne retiens rien.
Et sur mes lèvres court encore le murmure d'un discours qui ne m'appartient pas
Je flanche – un genou en terre, je demande grâce.
Anonyme, je creuse ma propre tombe au milieu de tous les autres.
Un orage l'aura balayée, car en vain l'on construit sa maison sur les fondations du Déluge.

J'écoutais cette même musique en un temps qui appartient déjà à l'Autrefois, dans la nudité atroce d'une chambre d'emprunt. Elle éveillait la même fureur vaine et sublime. Elle couchait les mêmes espoirs sur le papier. La beauté de l'inutile, de l'absence, du vide.
Je voudrais déplier ma peau et mes veines, les millions d'alvéoles de mes poumons, les milliards de capillarités de mon intestin – et tout remplir de lumière pure.

Vivre avec l'impression perpétuelle que l'on va mourir, c'est peut-être cela, au fond, vivre.
J'entends au fond de moi la silence de l'espace. Ce silence antique qui est la parenthèse, l'écho, et la fin de l'existence. Ce silence dans lequel s'évanouissent les promesses de l'aube.
Sa froideur possède les tristes richesses d'une oasis que l'on espère plus.

Un crépuscule de mars bat des ailes à ma fenêtre. En moi, un vaste silence alors même que la musique se déverse, impétueuse, en trombes dans ma tête.
Je voudrais m'étendre sous le ciel dans l'herbe parée de pluie, accueillir le souffle de l'océan, miroiter d'autres univers.
Faire surface, enfin.

jeudi 17 janvier 2019

2019

Je ne peux imaginer que des aubes trempées de pluie. La lumière, diffractée, énumérée, multipliée, répétée, scandée, dans les gouttes de pluie. Le javelot du premier rayon de soleil fiché sous les ténèbres moites du ciel. Parce que je n’arrive bien à voir la beauté du jour que lorsqu’elle cherche à devancer l’obscurité. Lorsqu’elle se précipite. Lorsqu’elle se déverse à travers la blessure. Toujours fuyante, paradoxalement, toujours conquérante.


Quand j’étais gamine, je me postais aux aurores sur le radiateur de la salle de bain sur lequel les parents laissaient une serviette pour Lisey. Peut-être notre chat noir m’a-t-il accompagné dans cette contemplation muette quelques fois. Peut-être m’a-t-elle regardée griffonner mon carnet quand j’essayais de poser des mots sur les jeux de lumière dans les arbres. Quand j’essayais de cerner la façon dont les ombres s’arrachaient au monde. Ou bien est-ce que c’était le jour qui les déracinait ?
Je ne sais plus...
Je me rappelle ma chambre bleue et obscure, plein nord. Je me rappelle mes nuits d’enfant pleines de cauchemar. Je me rappelle cinq heures du matin. L’heure bleue, suspendue entre la nuit et le jour. Le silence qui régnait au sein de cette heure-là, et qui aurait été oppressant si je n’y entendais pas le ronronnement sourd de la N10 en musique de fond. Et au premier plan, un merle solitaire.


Il me prévenait que le soleil ne tarderait plus à émerger. J’ignore pourquoi, mais il y a eu un merle dans tous les matins de ma vie. C’était le signal. La fin des sueurs froides. Car toutes les histoires et toute l’affection du monde ne m’empêchaient pas, à trois heures du matin, d’avoir l’impression que les ténèbres avaient gagné pour de bon. Le monstre était dans mon armoire et c’était un extraterrestre. Le monstre était dans ma tête et c’était une maladie foudroyante et fatale. Le monstre était au-dessus de ma tête et c’étaient mes parents qui ne dormaient pas.
Il n’y avait qu’un seul endroit dont je ne me méfiais pas, la nuit, et il était de l’autre côté du couloir, juste avant la salle de bain. C’était l’endroit où elle me racontait des histoires, la nuit avec un bouquin, comme celui qui décrivait l’histoire de Plume l’ours blanc et sa dérive fantastique à bord d’un bout de banquise, et celles qu’elles me racontaient le matin avec nos forteresses de Playmobils, avant que les parents ne soient levés.
Tout le reste de la maison était piégé. Une fois, j’ai regardé Freddy, Les Griffes de la Nuit, le premier, avec ma meilleure copine. J’étais terrorisée. Quand j’ai entendu du bruit dans l’escalier à l’étage, M. m’a demandé si c’était mon père. J’ai répondu : « J’espère que oui. » Papa était rentré dans l’armoire avec l’extraterrestre. Longtemps il a erré dans mon imaginaire avec Jack Torrance. Sans doute aussi en compagnie des pirates dans le vestibule et des ours au fond du jardin qui ont grandi dans un imaginaire trop partagé avec la locataire de l’autre chambre, au bout du couloir, pour savoir si ce sont mes rêves ou les siens.
Plus tard, j’ai perdu la magie de l’aurore. Quand elle survenait, elle signifiait certes le terme de la nuit, mais pas la fin du cauchemar. L’aurore arrivait et j’avais perdu la bataille. L’aurore était blanche, blême, impitoyable. Il n’y avait plus de merle. La venue de jour était accompagnée d’une cohorte de fantômes braillards qui ne se contentaient pas de m’annoncer mon échec, mais qui venaient me le hurler aux oreilles. Le silence n’était plus. La lumière grondait.


Je ne sais plus à quoi ressemblent les aurores. Elles sont bariolées de mauvais rêves, de désirs avortés, de culpabilité, d’espoir, et parfois elles prennent la couleur de la redition. Blanches. Terriblement blanches. Parfois, elles prennent la couleur du désir. Rouge vif, rouge sang. Parfois, elles sont indifférentes et grises. Le plus souvent, je ne les vois pas. Je n’en suis plus témoin, à dormir d’un sommeil épais, ma conscience anéantie, même pas à la recherche de songes. Une conscience sabotée soigneusement, en attendant un moment plus propice pour qu’elle émerge.
Je sais seulement qu’en 2019, j’aimerais revoir les vraies couleur de l’aube. Parce que, parfois aussi, l’aube ressemble à un bout de route déployé sous la pluie, et un fragment de soleil. Comme ça.