mercredi 2 décembre 2009

I can't do all this on my own, I'm no superman...

(Titre à prendre avec légèreté et en chantant, c'est le générique de la série Scrubs ;)

Voilà, un peu de sincérité et d'honnêteté ne font pas de mal, et j'ai quelques trucs que j'ai envie de dire à propos de moi et de mon attitude, parce que les personnes qui me lisent sont mes amis. Voici donc, j'ai réfléchi hier soir, et je vous fais un copier-coller de ces fameuses réflexions :
Je suis comme Carla dans Scrubs : je passe mon temps à juger les autres pour me faire croire que je suis mieux qu'eux, et pour éviter de me juger moi-même. Je ne suis si pas si noble que je voudrais le faire croire, des fois je suis même vraiment pitoyable. J'ai essayé de faire croire à tout le monde que je n'avais pas de problèmes d'égo et des principes bien établis. J'ai des principes, mais ils ne sont pas si rigides que cela. Et c'est finalement une bonne chose, de reconnaître et d'accepter ce que l'on est. Si je ne l'ai jamais voulu, c'est par peur d'être médiocre, et qu'on me trouve médiocre. Je ne veux pas être comme tout le monde. Je veux être moi. Et je réalise que je le suis déjà, que tout le monde l'est. Je dois arrêter de me poser tout le temps en conflit avec la terre entière, avec moi, avec les gens que j'aime, avec les systèmes de pensée. L'esprit de contradiction est une forme d'imitation. Laurent Loty me l'a appris il y a quelques mois. Le conflit, c'est bien, mais quand c'est juste et que ça en vaut la peine. Concilier l'idéal avec le réel, ce n'est pas faire des compromis, mais ne pas figer les choses dans des cadres rigides. Je dois accepter cette mouvance, et m'en accommoder ; de plus j'accompagne le mouvement universel, et mon être même n'est que fluctuations rêveuses...
J'ai voulu être comme ça pour me différencier, notamment de Nathalie à qui je ressemble tant. Mais là où je vois l'impasse, je dois faire demi-tour.

Voilà, et j'espère que vous ça va. Je suis un peu dans ma coquille en ce moment, notamment parce que j'ai peur de perdre ma concentration sur les différents travaux que j'accomplis. Je me détourne un peu trop des autres, même des plus proches. Mais ça va pas me tuer de prendre une demi-heure pour envoyer des mails.
ça me réconforte, quand je trouve difficile de maintenir le cap, et quand je doute de moi-même et que j'ai peur de l'échec, de savoir que chacun de vous se bat aussi, et qu'on peut être solidaire et se comprendre.
J'ai peur des évaluations, normal, surtout quand j'y engage de moi-même. J'ai peur des deadlines qui m'obligent à me lancer. Et j'ai peur de ne pas avoir le temps, pour tout, de me laisser déborder. Car voyez-vous, je suis du genre à emprunter cinq bouquins sur un coup de tête, et m'apercevoir que je n'aurai pas le temps de tous les lire, et ça me contrarie. Toujours l'impression de manquer des choses. Dur de faire des choix.
Enfin voilà, mais sinon, ça va bien, j'ai juste l'impression d'être un peu secouée par la tempête qui passe sur le navire, mais on en a vu de bien plus dangereuses !

jeudi 19 novembre 2009

Journée d'étude




Aujourd'hui, j'ai assisté à l'intervention d'un traducteur qui a une ressemblance frappante avec Sméagol.

De plus, il est presque aussi petit qu'un hobbit. Et il a une manière curieuse de vous regarder, la tête penchée de côté, comme si son regard servait de point final, ou de point de suspension, à la phrase qu'il venait de dire.
Et surtout, en une heure, j'en ai appris plus sur Crime et Châtiment, de Dostoïveski, qu'en un l'espace d'un semestre. Ce traducteur a traduit l'intégrale de Dostoïveski, faut le faire.
ça a été un moment d'émerveillement, car ce type est amoureux des mots, il goûte la langue, il traduit le sens profond du livre plus que toute autre chose. Il ne lit pas une première fois le livre qu'il va traduire. Il le traduit au fur et à mesure, et quand il tombe sur des "trucs bizarres", il ne les touche pas, car c'est souvent là que réside le sens de l'oeuvre. Ainsi, il s'est aperçu que D. utilisait un mot unique pour l'adjectif "lourd", qui veut dire aussi d'autres choses en russe, et donc parfois se retrouve dans un contexte bizarre. Idem pour le mot "puanteur", qui peut vouloir dire souffle ou esprit, et le mot marcher, qui peut vouloir dire une action, une décision. Et c'est l'emploi répété que D. fait de chacun de ces mots, en les utilisant plutôt qu'un autre, qui aurait été plus précis, qu'il donne son sens à l'oeuvre. Fascinante exégèse, je vous conseille plus que jamais de lire ce roman, déjà troublant, mais malheureusement je n'avais pas lu la traduction de Markowicz.

Et cette après-midi, nous avons débattu de ce que devenait la subjectivité dans la lecture dite experte, un sujet passionnant qui m'a donné quelques idées pour l'asso et nos critiques de textes...
J'avais oublié à quel point l'université peut être passionnante, et ce que c'est bon de rencontrer des gens amoureux avant tout...

mardi 17 novembre 2009

Que ma joie demeure

Drinking : a beer
Listening : Smashing Pumkins - Raindrops and Sunshowers, Anathema - Balance, Indochine - Venus, Deine Lakaien - Wonderbar

Ce soir, je me sens aussi crevée que si j'avais couru toute la journée, ce qui n'est pas à proprement parler exact. J'ai fait la queue à des endroits divers et variés, et c'est à cette occasion que j'ai entendu cette phrase qui valait le coup qu'on la note, je pense : "T'écoutes de l'électro ?! Mais t'es trop perdu dans ta vie, faut qu'on t'achète un GPS !" La profonde stupidité de cette phrase est selon moi quelque peu rattrapée par son originalité, qu'en pensez-vous ? :)
En dépit de cette introduction, c'est encore pour partager des mots que j'écris ici. Je crois que Doudou a lu Jean Giono. J'étudie Que ma joie demeure, mon préféré, pour mon mémoire (aux côtés de Tropique du cancer d'Henry Miller, et Les Vagues de Virginia Woolf). Déjà, ce titre, que ma joie demeure, me laisse rêveuse. Mais encore, de même que le personnage de Bobi est un guérisseur, au sens moral comme physique, le bouquin agit de même. Il nous parle de notre malheur d'être si vide, et de n'entendre plus le "chant du monde". Il nous parle de notre ennui, de notre mélancolie sans objet, de notre perte du sens de l'inutile. Et il nous parle de la joie. J'insiste là-dessus. Ni du bonheur, ni de l'extase. De la joie. La joie "peut demeurer", se dit Jourdan. Et le livre nous enseigne, sans règles ni didactique, à conserver cette joie, dans ce monde triste où les personnages comprennent comment le peupler, comment se réconcilier avec eux-mêmes et avec le monde.
« L'homme, on a dit qu'il était fait de cellules et de sang. Mais en réalité il est comme un feuillage. Non pas serré en bloc mais composé d'images éparses comme les feuilles dans les branchages des arbres et à travers desquelles il faut que le vent passe pour que ça chante. »
« Je crois que le malheur c'est comme une maladie que nous faisons nous-mêmes (...) Ce que nous voulons, il semble que le monde entier ne le veut pas. Il semble qu'il le fait par force. Ça a dû nous donner un dégoût de tout, à la longue. Ça a dû obliger notre corps à une fabrication quelconque, est-ce qu'on sait ?... Le monde nous oblige bien à faire du sang. Nous fabriquons peut-être, sans le savoir, un sang spécial, un sang de dégoût et, au lieu de charrier dans notre corps partout, aux bras, aux cuisses, au coeur, au ventre et aux poumons un sang d'appétit, notre grand tuyautage nous arrose avec du sang de dégoût. »
...
« Les lueurs allongeaient des avenues où ne pouvaient passer que des rêves et qui s'enfonçaient sous les arbres ou montaient vers le ciel. » ... « De tous les côtés on voyait les profondeurs magiques de la maison du monde. »

La seule lecture de Giono me réconcilie avec le monde. Elle me fait prendre conscience des moments où je ne sais pas vivre. Savoir vivre. Aimer vivre. Façon de vivre. Autant de choses qui ne dépendent que peu du monde et des circonstances, mais de nous et de notre façon de nous y inscrire...
La poésie me sauve. Les mots me sauvent. Ils forcent le chemin vers ma liberté. Quand je lis Giono, je sens, comme il le dirait, les graines de mes ailes qui poussent contre mes os.
Alors, il y a peu de lumière, mais je peuple la soirée de lanternes que j'aligne pour faire comme une avenue où ne peuvent passer que des rêves.

jeudi 8 octobre 2009

L'automne et l'Orestie

Comme hier, un arc-en-ciel traverse le ciel mi sombre mi doré. La lumière cet automne est changeante, elle a tendance à ruisseler, à se répandre, à pâlir, à forcir, à jaillir de plaies dans les nuages pour illuminer un coin de ville, à étinceler dans les gouttes de pluie et sur les pavés humides. Des gens sont aux terrasses, car il fait plus que doux, le soir, à boire des pintes en riant. Tout est léger, avec en arrière plan un solide parfum d'humus et de bois mort, qui a le charme de la nostalgie et de la mélancolie. Les autres automnes étaient sombres et venteux, celui-ci est lumineux et pluvieux. De parts et d'autres, des arbres s'illuminent comme des lampadaires diurnes, répandant une lumière dorée ou rougeâtre. Il y a ce groupe d'arbres près de la voie ferrée, qui paraît émettre de la lumière bien plus que de la recevoir, et les feuilles se détachent tantôt étincelantes sous un ciel bleu pâle, tantôt pâles et ondoyantes sous un ciel noir.
Beaucoup d'exaltations me traversent comme des bouffées de vent frais. Aujourd'hui en rentrant de cours, je pensais à la beauté du tragique, à ces crépuscules qui serrent le coeur, à ces aurores déchirantes. Je pensais à ces vieilles malédictions, aux larmes et au sang qui rougit les souvenirs. Ces grandes histoires rapportées par les tragédies, mille fois changées et pourtant permanentes, accompagnant nos vies sans même qu'on le sache, implantées quelque part loin dans l'esprit, façonnant notre vision du monde. S'émouvoir d'un texte composé il y a 2500 ans, et encore y redécouvrir sa propre histoire, y trouver une parenté, et même, une identité. Troublant...
L'arc-en-ciel se fond dans les nuages qui deviennent mauve.

vendredi 2 octobre 2009

Finally, I'm back. (?!...)

J'ai Internet ! Dans mon nouvel appartement au seizième étage, où je me sens comme Baudelaire dominant les toits de Paris, ou comme un héros de Myasaki (excusez l'orthographe, j'ai la flemme de chercher) dans le chateau ambulant, ou encore comme un marin qui regarde par un gigantesque hublot la mer de nuages qui l'entoure ; ça c'est quand je m'allonge sur le lit, et qu'il n'y a que le ciel, si vaste !
Oui, je balancerai bien des pots de fleur sur les gens en bas, en criant : "La vie en beau, la vie en beau !" (référence au Mauvais vitrier, dans le Spleen de Paris, si vous avez pas lu, allez lire tout de suite).
J'écoute la musique qui sort de la boîte bleue de Kalys, qui s'est mise à chercher le sacré dans la musique. Pourra-t-elle d'ailleurs me dire ce qui différencie l'ineffable de l'indicible ? Moi, je n'ai pas trop compris.
J'ai compris une chose, en revanche, aujourd'hui, en lisant le livre de Hoï Hoa Vuong intitulé Musique de roman. Je suis apparemment très romantique allemande dans mon obsession de la musique, expression privilégiée de l'absolu. C'est bizarre d'ailleurs qu'on s'en réfère toujours à Wagner, Beethoven, Schubert. Jetez-moi des pierres, mais moi je comprends mieux Vivaldi. Il fait mieux résonner ma "musique intérieure". Et c'est de cela dont il est question, dans l'écriture. Le langage a son propre ineffable. Il a sa prosodie, son rythme, par la signifiance il s'étend à la fois dans l'espace, la temporalité, le visible, l'audible. Que dire d'une expression telle que "la ramification de ce parfum" (Proust). Est-ce signifiant ? Visible ? Audible ? Sensible ? Est-ce que ça ne veut rien dire pour autant ? Le langage est infini. Il porte son propre infini, et seul l'écrivain peut le révéler, à travers la recherche de sa poétique, de son propre langage. Proust disait qu'il fallait attaquer la langue. On a trop écouté les structuralistes, qui ne parlent de rien. Je préfère écouter Baudelaire.
Aussi pour une fois je dérogerai à la règle : pas de musique, mais un texte.

"L'océan noir stagnait et les astres accroupis proliféraient des noeuds de chair fraîche-gonflée, tandis que dans le ciel les oiseaux tournoyaient et du firmament halluciné tombait la balance et le pilon et le mortier et tes yeux bandés, Ô Justice ! Tout ce qu'on vous raconte ici se meut avec des pieds imaginaires le long des parallèles de planètes moribondes ; tout ce qu'on voit avec l'orbite vide éclate comme les fleurs de l'herbe. Du néant surgit le signe de l'infini ; au creux des spirales éternellement ascendante lentement sombre le gouffre béant. La terre et l'eau font des nombres en se joignant, poème écrit avec de la chair, et plus fort que l'acier ou le granit. A travers la nuit sans fin la terre tourbillonne vers une création inconnue...
Aujourd'hui, je suis sorti d'un sommeil profond avec des malédictions joyeuses sur les lèvres, avec ma langue baragouinant, répétant comme une litanie - "Fay ce tu vouldras !... Fay ce que tu vouldras !" Fais n'importe quoi, mais qu'il en sorte de la joie ! Fais n'importe quoi, mais que cela donne de l'extase ! Tant de choses grouillent dans ma tête quand je me dis cela : des images, des gaies, des terribles, des affolantes, le loup et la chèvre, l'araignée, le crabe, la syphilis avec ses ailes étendues et la porte du vagin toujours sans loquet, toujours ouverte, prête comme la tombe. Luxure, crime, sainteté : la vie de mes chers adorés, les échecs de mes chers adorés, les mots qu'ils ont laissé derrière eux, les mots qu'ils ont laissés inachevés ; le bien qu'ils ont entraîné derrière eux et le mal, le chagrin, la discorde, la rancoeur, et la lutte qu'ils ont créés. Mais par dessous tout, l'extase !
(...)
Ce qu'on appelle leur "exagération" est mon aliment : c'est le signe de la lutte, c'est la lutte elle-même avec les fibres qui s'y agrippent, l'aura et l'ambiance de l'esprit discordant."

Du Baudelaire, du Niezsche, du Mallarmé, du Céline... C'est du Henry Miller, dans Tropique du Cancer :)

jeudi 10 septembre 2009

In love with a dead tree...

Qui ne se reconnaîtrait pas dans cette chanson ? En tout cas, pour moi, c'est un hymne à mes angoisses.
Ce groupe, c'est celui de mes souvenirs amoureux, de mes angoisses, de ma douleur. C'est l'un de ceux qui m'a accompagnée et qui ne me quittera pas. Je pense que tous ceux qui lisent ce blog savent ce que cela signifie.
C'est mon porte-parole quand je ne sais, quand je ne peux, plus rien dire.

I wish I could stay standing
I wish I could stay strong
But I can't stand on my own
Everyday life every death.
A strength forever gone.
(The) outside world reveals my distress,
Dead man walking the streets
Doing a senseless job to live
Perpetual motion of fears
Buried alive : everyday life

Those feelings of confinement
Bring me down
Six feet underground

Help me
Because I can't stand upright today



Tant qu'à faire, l'une des meilleures chansons que je connaisse :



Et... Paniquer, perdre son souffle, ne plus rien comprendre, hurler..



Is this wold lost?

Where's common sense?

Nothing more to say

I cannot believe my eyes!

Is this world a ghost,

A dead man waiting,

A forgotten king?

I cannot believe my eyes! (I don't know!)



I'm out of breath

Is that the better life that you promised?

I'm out of breath

I don't want to realize it is hopeless

Are better days to come?

Is that life changing?

Will I find my breath again?




I feel drained

I feel drained

From fighting fears each day

I feel drained

I feel drained

Who could accept to live this way?

I'm so tired of feeling ashamed

Of living this way

jeudi 13 août 2009

Divenire

Le prochain qui me parle d'une opposition entre l'état d'esprit nordique et l'état d'esprit méridonial, je lui fous une tarte. Une fois encore, je trouve le cliché d'un monde méditerranéen - lumineux, joyeux, prompt à la fête et à parler fort - démenti. Et magnifiquement démenti. Après Ashram et Corde Oblique, l'Italie me réservait encore une surprise de taille.
Certains d'entre vous savent que quand j'ai un coup de coeur, ce n'est pas à moitié, et je parle trop. Je vous laisse écouter avant de parler.



Une musique qui ressemble à l'aube. Une lumière pâle dévoile les lignes vagues d'un paysage naissant, d'infimes beautés encore closes. Une légèreté douloureuse emmène ce morceau qui s'envole, révélant toute la tristesse de la lumière, quelque chose de tragique et pourtant si délicat, qui se développe dans une harmonie parfaite.
Divenire, un album découvert par hasard...

jeudi 6 août 2009

Terrible lie

"Terrible Lie"

hey God
why are you doing this to me?
am i not living up to what i'm supposed to be?
why am i seething with this animosity?
hey God
i think you owe me a great big apology.

terrible lie
terrible lie
terrible lie
terrible lie

hey God
i really don't know what you mean.
seems like salvation come only in our dreams.
i feel my hatred grow all the more extreme.
hey God
can this world really be as sad as it seems?

terrible lie
terrible lie
terrible lie
terrible lie

don't take it away from me.
i need someone to hold on to.
don't take it away from me.
i need someone to hold on to.

hey God
there's nothing left for me to hide.
i lost my ignorance, security and pride.
i'm all alone in a world you must despise.
hey God
i believed your promises, your promises and lies.

terrible lie
terrible lie
terrible lie
terrible lie

you made me throw it all away.
my morals left to decay.
how many you betray.
you've taken everything.

terrible lie.
my head is filled with disease.
my skin is begging you please.
i'm on my hands and knees.
i want so much to believe.

i need someone to hold on to.
i need someone to hold on to.
i need someone i need someone.
i need someone to hold on to.
i give you everything.
my sweet everything.
hey God
i really don't know who i am.
in this world of piss

[Trent Reznor]

vendredi 19 juin 2009

Into the void

Aujourd'hui, j'écris ce message comme une catharsis, non pour me plaindre, car là tout est bien de ma faute. Cela fait quelques jours que j'ai l'impression d'attendre de me réveiller. Je paresse, mais ça ne me plaît pas spécialement. Mon cerveau se vide progressivement, et la paresse entraîne la paresse, et l'envie disparaît. Je ne trouve plus mes repères, je n'ai aucune volonté pour me lever le matin (probablement parce que le soir, je suis motivée à me lever tôt parce que je pense que de cette façon, je serai plus motivée, mais le matin, j'annule aussitôt ces bons voeux parce que je suis trop endormie, envasée dans des rêves même pas intéressants). Alors le cercle vicieux continue, et en arrière plan de tout ça une espèce d'écran d'angoisse qui bourdonne, sans vraiment être présent, mais rappelant son existence, comme un mur, dès que j'essaie de me retourner vers mes activités. Et du coup, il y a la peur d'être seule, c'est étrange, je ne connaissais pas cela avant. Cette inquiétude qui fait mal au ventre, l'insupportable silence, mais la crainte de la musique, car elle peut réveiller des choses que je ne me sens pas le courage de creuser. Tout cela est bien pathétique, en fait, et je le sais bien. Il va peut-être falloir que je fasse plus que souhaiter que cela se passe. De me reprendre en main. C'est dur de prendre .ses marques, de trouver son rythme, d'être et de faire ce que l'on veut. Le quotidien met tout cela à rude épreuve, on est perdu. C'est d'abord une harmonie intérieure qu'il faut trouver, car je crois que quelles que soient mes conditions de vie, je serai toujours confrontée à ce problème. Bien sûr, je pourrais améliorer tout cela, en ayant une activité régulière, en vivant avec Scott. Mais il y aura toujours ces soirs, ce malaise, si je ne me sens pas bien avec moi-même. J'y reviens sans cesse. A la sérénité. Pourquoi nous échappe-t-elle ainsi ? Bien sûr, il y a ce gouffre spirituel, et on doit prendre sur soi pour le combler. C'est le prix à payer pour la liberté. ça me remonte un peu déjà de parler comme ça, car je vois alors les choses comme un défi à relever, parce que la façon dont je conçois ma vie est très individuelle. Je crois que mon bonheur dépend de moi avant tout. Et ma réussite. Et tout autre chose. Si seulement je ne me laissais pas décourager aussi facilement...
Voilà, quelques pensées...

mardi 9 juin 2009

I want to break free !!

Quand on s'imagine sa vie, on ne peut s'imaginer son quotidien. Toutes les grandes idées, résolutions, volontés, se heurtent à cette vague d'usure, à cette somme écrasante de petits moments et de préoccupations insipides. Malgré tout cela, on garde la tête hors de l'eau, on essaie. Cette année, je ne pense pas pouvoir encore dire "j'ai fait de mon mieux", mais je ne sais pas si c'est réel ou du à une autre grande exigence envers moi-même. Remarque, on peut toujours faire mieux, et cette exigence est ce qui me pousse. Alors ce soir, je bois des bières, j'écoute November Rain (Guns and roses), et même si parfois j'ai l'impression d'avoir le coeur en miettes, pour rien, pour tout, je vais quand même essayer d'écrire. Car certains de mes textes sont les fruits de mes déconvenues, et de soirées comme celles-ci, bercées par la musique, sans rien de particulier ni en mal ni en bien. Juste ce truc au ventre et au coeur qui me colle à mon clavier, qui retient mon attention, et me captive, cette chose hurlante en moi qui fait que je ne serai jamais posée, raisonnable, tranquille et satisfaite avec toutes les choses habituellement satisfaisantes. Cette sensation, je l'ai vécue à n'importe quel moment de ma vie : quand c'était le mieux et quand c'était le pire. J'ai juste désespérément envie et besoin d'écrire, quoiqu'il arrive dans ma vie. Alors je vous entends dire : "bah écris !" ; mais ce que je fais là, c'est le déverrouillage progressif de ces nombreuses serrures qui mènent à des endroits où je me perds pendant longtemps, des endroits qui m'absorbent, et que j'ai toujours eu des difficultés à faire cohabiter avec le reste de la vie. Mais je suis comme ça, et je n'y vois pas d'inconvénient. Je vais donc essayer d'écrire, ce soir...

lundi 1 juin 2009

Je voudrais tant que tu comprennes...

Oui, tout irait mieux si je me complaisais dans l'ignorance et l'égoïsme. Les gens qui vous trouvent bizarres et malsains parce que vous envisagez la mort au quotidien se mettent simplement des oeillères. J'ai lu dans un livre aujourd'hui : "Qu'est-ce qu'on emporte dans l'autre monde, sinon des projets..." Et peut-être je mourrai demain, remplie de projets et d'ambitions, à l'aube de ma vie. Est-on jamais prêt à mourir ? Peut-on jamais dire adieu ?
J'ai eu une longue discussion avec Kalys l'autre jour. Sa propre disparition l'inquiète, tout ce qu'elle a vécu, aimé, qui disparaît. J'ai peur de ça aussi, mais aussi du monde entier qui disparaît. Tout ce qu'on a fait, ce que l'espèce a accompli. Peu de gens me comprennent, trouvant que leur propre vie a de l'importance (même si c'est relatif, bien sûr), mais que celle de l'humanité n'en a aucune. Je ne peux m'y résoudre. Je ne trouve pas tribune pour ce genre de discours, je trouve presque inutile de le défendre une nouvelle fois. Et je suis triste que ce monde ait si peu de valeur pour ceux qui l'habitent et le construisent, qui sont part de son existence qu'ils le veuillent ou non. Je suis triste d'être forcée à considérer tout cela comme vain. Quelqu'un a dit que le rire est la politesse du désespoir. Je ne le comprends que trop bien aujourd'hui. On peut rire, être cynique. Je me sens comme Henry Miller, "un zéro qui a tout vu autour de lui tourné en dérision". Est-on si naïf d'aimer ?
Comment vivre sans valeurs ? Moi, je ne peux pas. Pas assez désespérée, peut-être. Mais c'est cela même qui me rend peut-être plus triste que ceux qui n'ont pas d'espoir. On a souvent dit que l'espoir était une mauvaise chose, stupide et vaine. Et pourtant, non je ne peux m'en passer. Faiblesse, peut-être.
Comme trop souvent, je laisse la parole à qui s'exprime mieux que moi...
Les paroles sans la vidéo me semblent vides de sens, elles sont chantées comme on confie quelque chose à quelqu'un et je vous prie de m'excuser de me servir de la chanteuse comme intermédiaire, mais tout dans ce morceau, du début à la fin, parle de moi comme je n'ai ni la force ni le talent de le faire.






J'ajoute à cela un morceau qui a bercé mon enfance (oui, mon enfance...) et explique et commente un peu mon caractère à la fois... Les textes sont de Baudelaire, bien sûr...

mardi 12 mai 2009

My way

Cette année est une drôle d'année.
Des projets aboutissent ou prennent forme, comme si ma vie sortait de son long rêve d'existence et commençait à exister, comme un bourgeon menacé par le gel. Et au bout de ma branche, je me laisse porter par le vent.
Cette année est l'année du retour de monstres sacrés de mon adolescence, personnalités à demi imaginées dans lesquelles j'ai concentré mes désirs et mes songes, leur donnant vie par l'intermédiaire de leurs mondes à eux... Dans moins de deux semaines, dix ans après, je retourne voir Mylène Farmer en concert. Je sais que ça en fait rire certains, mais cette artiste a accompagné nombre de moments importants de mon existence, je me suis raccrochée à ses mots, j'ai imaginé des univers entiers, et ce depuis mon enfance... Quelques jours après, le Magicien ressurgit avec un nouvel album, qui, je l'espère, retournera dans mes tripes, enfin, pour que je les sente ! Cela fait longtemps que j'attends qu'il retrouve la verve qui a fait de lui l'Antichrist Superstar... Et moins d'un mois après ça, j'assisterai à l'un de ses deux seuls concerts en France (!!) pour la troisième fois !
Et au mois d'octobre, ce grand adolescent de Sirkis refait des siennes, et j'irai avec joie me dandiner pour la quoi... Quatrième ou cinquième fois ?
Année étrange, peut-être sous le signe de l'harmonie finalement, où mes amours d'autrefois se réconcilient avec celle que je suis devenue, plus adulte sans doute, mais toujours dilettante, affolée, pressée par un inexplicable sentiment d'urgence, avec le désir de dévorer le monde. Une curieuse trop rêveuse qui passe ses soirées à remuer des rêves que seul l'art ne considère pas comme vains.

Je ne trouve pas de conclusion, alors...
Rock'n'roll !!!!

mardi 28 avril 2009

Eilean Donan




Ce château a croisé notre route par hasard, soudainement, au détour d'un virage. Il était là, embrassé par un rayon de soleil, sublime au milieu des eaux sombres.
J'ai vu nombre de choses qui me laissent un souvenir puissant comme celui d'un ancien amour. Je me sens reliée à cette terre qui habitait mes rêves bien avant que je ne la connaisse, mais dont je n'avais jamais soupçonné la beauté...

samedi 25 avril 2009

Moi aussi :)

Je copie le test que Kalys a copié sur Alex, parce que moi aussi j'aime bien ce genre de trucs :)

-4 jobs que j'aimerais exercer :
°écrivain : est-il besoin de vous l'expliquer ?!
°traductrice : parce que c'est passionnant ! Traductrice littéraire de l'anglais et du hollandais, afin de réussir à recréer un texte qui vaille la peine d'être lu.
°garde-forestière : je sais pas si j'en suis capable, mais vivre dans la forêt avec les arbres et les animaux, ça me tente :)
°bibliothécaire : quoi du plus calme et agréable qu'une bibliothèque ?

-4 films que je connais par coeur :
° Titanic, le coup de coeur de mes 12 ans :) If you jump I jump ! Vu environ 15 fois.
° Alice au Pays des Merveilles : cultissime, immense classique. Vu environ 20 fois.
° Holy Smoke : âmes en perdition, à la recherche de la foi, un naufragé qui en entraîne une dans la noyade... Juste sublime. Vu environ 5 fois.
° Le Seigneur des Anneaux (la trilogie) : cultissime encore une fois, je suis une grande admiratrice. Je sais pas combien de fois je les ai vu. Pour le un et le deux, vu trois fois au ciné.

-4 livres préférés :
° Rebecca, Daphné du Maurier : une grande influence pour moi. La reine de l'atmosphère pesante et angoissante.
° Océan mer, Alessandro Barrico : le plus beau livre de poésie en prose.
° Tropique du cancer, Henry Miller : ma définition de l'artiste.
° La saga des Elric : m'a profondément marquée.

-4 séries préférées :
° Lost
° Stargate SG1
° X-Files
° Buffy

-4 sites web que je visite régulièrement
° Les blogs de ma liste
° Lastfm
° Vie de merde
° Le forum des Chemins de Traverse.

-4 plats que je ne mangerai jamais :
° probablement du serpent
° des insectes
° des coquilles st jacques
° du poulpe

-4 plats favoris :
° Le Canard à l'Ananas :)
° Plateau charcuterie-fromage
° Chevreuil sauce myrtille
° Poulet/pommes de terre bien dorés au four!

-4 personnalités actuelles ou passées que j'aimerais rencontrer :
° Mathieu Ricard (le bouddhiste)
° Le Marquis de Sade
° Alexandre le Grand
° Mustis (clavériste de Dimmu Borgir)

-4 voeux pour l'année prochaine :
° Être publiée
° Avoir un bel appartement
° Réussir mes études
° Partir en voyage en Europe

-4 centres d'intérêt :
° la musique (metal et folk surtout)
° la littérature
° l'alcool
° la philosophie et la géopolitique (mais ça va souvent avec l'alcool ;)

lundi 20 avril 2009

Estate - Presto

Un blog, c'est fait pour ça, non ?
Ce morceau de Vivaldi me donne l'impression d'avoir bu dix cafés (je n'en ai bu qu'un), mais voilà, quand je suis angoissée, la musique court sur mes nerfs et les secouent comme un violet orage martyrise un buisson. J'adore ça, oui. De toutes façons je sais pas si je vais réussir à me calmer aujourd'hui. Sauf en m'y forçant, peut-être, tout à l'heure, quand j'aurai décidé que j'aurai mis le point final à mes révisions. Car j'ai très envie de réussir mes examens d'anglais. Non seulement les passer, mais vraiment les réussir ! Et voilà, je suis une pile, maintenant. Je ne suis pas du genre à faire un ulcère, je me suis simplement lancée un défi, j'ai le trac de celle qui s'apprête à faire du saut à l'élastique, ou presque, enfin, quelque chose dans ce genre-là.
Je sors acheter des clopes, la symphonie de Vivaldi roule dans ma tête, et je regarde autour de moi les gens pour qui aujourd'hui paraît être un jour normal, alors que pour moi il est auréolé d'une menace, même le parfum des fleurs a quelque chose de lourd et d'étrange. Tiens, qui aurait cru que les examens réveillent une veine poétique en moi ?! Certainement pas moi, en tout cas.
J'entends l'orage, c'est pour demain. Et surtout après demain, la bête noire de nombre d'étudiants : les oraux ! Arggh! Qui défaillira et qui restera fier ? On verra bien ça, pourvu que je ne perde pas tout mon anglais sous le regard scrutateur du Professeur... :)

mercredi 8 avril 2009

Four Roses

Listening : A distance there is, Theatre of tragedy ; Hagalaz'Runedance, When the trees were silenced ; Novembre, Verne
Drinkink : thé noir de Chine aux épices

Aujourd'hui j'ai mené à bien l'une de mes activités favorites : sécher les cours. Ce soir, une soirée était prévue avec ma voisine, un trivial pursuit très sympathique. Seul problème : 20 minutes avant l'heure dite, mes introspections de la journée ont fini par avoir raison de moi. Je travaille en ce moment sur une nouvelle sur le thème de l'exil, pour une anthologie des éditions de l'Olibrius céleste. Je puise profondément en moi pour nourrir cette thématique. Toute la journée j'ai erré entre l'ordinateur et mon lit, lisant, écrivant, fumant... Et peu de temps avant ce rendez-vous, comme ça m'arrive malheureusement si souvent, juste avant une soirée prévue, les heures passées à chercher les mots grossissent une bulle intérieure qui finit par éclater. Et j'écoute inlassablement cette chanson :

Elle brise les remparts, elle crève la bulle, chaque fois c'est pareil, ce que j'ai retenu coule hors de moi comme du sang. Le passé est vivant. Je ne peux le réduire à une notion temporelle. Je ne parle pas d'événements, mais de sensations, d'une unité inqualifiable qui me prend aux tripes à nouveau.
J'ai compris cela : j'apprends la patience en écriture. A la laisser venir, à écrire encore et toujours même si je ne suis pas satisfaite. La seule solution, la seule issue, c'est de continuer à écrire, quelles que soient les questions.
C'est un point d'ancrage. Je laisse passer les tempêtes, les moments où écrire semble la seule chose à faire, et pourtant, les mots se dérobent... Je les apprivoise peu à peu. Je n'écris pas tout le temps, mais j'ai appris à canaliser. J'apprends à juste pleurer, sans écrire. ça paraît dérisoire, peut-être, mais pour moi c'est fondamental. Je sais à présent que tout est question de patience. Ecrire dès que c'est possible. Sans se décourager. Sans se poser de questions. Et parfois, comme tout à l'heure, les mots s'alignent selon le chant qui résonne en soi, alors on sait que ce sont les bons mots. Qu'on les aime ou pas, ils chantent juste. Après, il faut donner une cohérence aux fragments. Mais ce n'est plus un problème.
Je suis soulagée d'avoir appris cela. Et de me foutre du reste.

Je griffonne la joie, l'amour -
La poésie
J'engouffre les virgules
J'aspire l'air frais des silences
Note blanche
Crescendo
Je gribouille sur l'herbe mouillée
J'inscris l'étoile du jour
Dans le gravas nocturne
J'étreins le goudron
Sa peau sèche et rèche
Sa tiédeur assoupie
J'écris aux yeux du ciel
A sa figure pensive
J'entreprends la traversée
A la lumière des nénuphars
Au bruissement des pages mortes.

Ecoutez, j'espère que ça vous fera autant de bien qu'à moi.


Mes phrases pèsent dans le silence
Ma main écorche le papier

A chaque heure, les yeux levés
J'envoie des songes et des litanies

Il y a une chaleur qui se tord quand je respire
Un poing qui m'étourdit, une odeur pénétrante

Où suis-je ? Egarée dans la démesure
Mes forces dissolues, mon regard faible

J'ai de l'indifférence un goût amer
De la foi un souvenir vague

Je n'ai rien construit, je ne suis qu'une étincelle
Un fil bien mince me rattache au verbe être

Je cède. Je veux m'étendre dans l'herbe fraîche
La tête nue, frôler le ciel, simplement respirer.

Silences.

Ne rien manger, ne rien boire
Etre un souffle, me conjuguer au vent
Et chuchoter si bas
Que nul ne m'entendra
M'évanouir et m'effondrer
Ne comprendre des mots
Que tout ce qu'ils ne disent pas

Lassitudes...

Mélanger mes mains et l'écorce
Fourvoyer la nature, devenir végétale
J'ai ce si grand ennui de la douleur apaisée
Cette immense envie, luire encore plus fort
Et tisser d'innombrables liens entre le ciel et moi.

vendredi 6 mars 2009

And the great cold of the earth.

J'ai voulu le poster sur le forum des chemins de traverse, mais finalement c'est trop personnel. (C'était pour l'exercice qui consiste à écrire sur une chanson, dans le temps de la chanson)



Ce que c'est d'être seul. Entendre le vent dans les arbres. Entendre la neige tomber. Réaliser soudain. A quel point tout cela est triste. A quel point on est heureux. D'être le héros de cette tragédie.
Je fais trop de bruit sur les touches du clavier, j'entends à travers la musique.
And the great cold of the earth... Ce froid, c'est ce qui me réchauffe à présent. La mélancolie à perpétuité, c'est ce que j'ai choisi, battre la campagne grise, battre la vie pendant qu'elle est encore jeune.
Ce que c'est d'être seul. Ecouter le rythme sourd de l'infini dans la terre. Avoir conscience de cette éternité que d'autres avant moi ont passé à rêver. Briser les dernières serrures avant la mort.
Ce n'est pas le bonheur, et pourtant... Etre libre, ce n'est pas être heureux. C'est bien plus que ça.
Maintenant je peux laisser le vent emporter tout. Tant que dure la chanson de ma mort. Les adieux sont-ils les plus beaux ? Les commencements le sont-ils ? Ou bien seuls l'aurore et le crépuscule ont-ils le pouvoir de nous faire nous souvenir qui nous sommes ?



La nuit, le métro. J'hallucine. Ou je dois halluciner. Car devant moi les visages se déforment, les personnalités s'effacent, le monde devient pulsation cardiaque. ça se mélange dans ma tête, un ancien cri se fraie un chemin dans mes entrailles alors que je regarde cette scène banale. Le jour où le monde s'est arrêté, n'est-ce pas ce jour où la conscience a failli ? Ce jour noir entre tous où la bête a surgi de l'homme, un goût de sang et de chair entre les dents ? Ma cage thoracique s'agrandit pour contenir mon coeur battant et mes poumons gonflés d'oxygène. J'ai la tête qui tourne. Je me fais peur. La musique a réveillé quelque part en moi un être assoiffé de violence. Ce n'est pas l'idée du meurtre que je convoite. C'est le meurtre en soi. Le sang. La chaleur du sang dans mes paumes. La rage primordiale, insoutenable et ineffable. Qui peut se vanter d'avoir faire taire sa démence ? Le mal n'est pas extérieur. Qu'est-ce d'autre qu'un violent plaisir ?
Le délire assassin se poursuit dans mes rêves, véritable hantise, philosophie de faible peut-être, goûter le pouvoir, mais seulement pour l'apocalypse. Ne désirer que la fin, la destruction de tout, parce qu'il arrive que l'existence soit insupportable.

Am I about to dream again ?








Le retour de Marilyn Manson, un bon film cet après-midi (Underworld III, si si, j'ai vraiment aimé), et un Tim Burton pour dans un an peut-être... Mais quel film !!! Ici une photo de Johnny Depp en chapelier toqué, de Lucian dans Underworld (quelle classe ce gars), et une vidéo de Manson, plus charismatique que jamais, grâce à tous ces chrétiens qui l'emmerdent ! Quand j'étais ado, je me sentais bien dans un petit monde privé, peuplé de quelques figures seulement, mais régnant sur mon imagination. En grandissant le monde est devenu plus vaste, et chaque jour est une quête pour trouver l'étincelle, les oeuvres qui seront autant de clés pour ouvrir des fenêtres secrètes. J'en ai un besoin vital. Cultiver ces fleurs étranges qui poussent dans le sang, partout dans le jardin verrouillé de mes années passées.

mardi 24 février 2009

Drinking the air...

Listening : Corvus Corax, Suam Elle Ires ; Moonsorrow, Jotunheim ; Mirkwood, Dreams of Night
Drinking : rien du tout ! non mais !
Smoking : ah oui, quand même.

Aujourd'hui, j'ai le sourire aux lèvres. Sans raison particulière. ça a commencé hier soir, ou plutôt hier nuit, mais ça s'expliquait entre autre par le bon whisky que j'éclusais tranquillement. Et puis ce midi, je suis sortie, et comme c'est le cas depuis plusieurs jours, l'air presque tiède, d'une texture à la fois légère et moelleuse, et l'odeur de fleur et de terre en germe qu'il portait m'a assaillie, me faisant d'un coup prendre conscience de mon environnement. Comme si, pendant l'hiver, les perceptions diminuaient avec la lumière. Les sens engourdis sont parcourus d'un frémissement, et c'est le début. On ne peut pas s'empêcher de se sentir rappelé, encouragé, empli d'une vitalité (aussi creux que ce terme soit devenu par la faute de la publicité), d'une vitalité nouvelle. Une énergie vitale enivrante, euphorisante. Et putain que c'est bon ! Moi qui croyais que la ville m'avait empêchée de voir le passages des saisons, en fait je n'ai juste pas fait attention.

Je choisis cette après-midi où l'inspiration me fait défaut pour inventer des histoires (une curieuse lassitude que je ne comprends pas bien encore) pour me consacrer aux vertiges de la pensée. Alors c'est Jacques Derrida qui m'accompagne, mon dictionnaire des idées et des notions en béquille pour affronter son érudition. Je me perds dans la philosophie de l'être et du sens, de l'existence. Grisant. Jamais aucune philosophie ne m'a déprimée. Même la plus fataliste. C'est toujours un stimulant de pensée, jamais à prendre pour un dogme. Si on parle de nourritures spirituelles, ce serait plutôt pour moi des spiritueux de l'âme, puisque je ne me lasse pas de m'en enivrer.

Ensuite, c'est Meschonnic, qualifié par certains de terroriste. ça ne m'étonne pas, vu certaines de ses phrases brèves et lapidaires, agressives. Avec lui j'aimerais commencer à penser la traduction, qui j'espère sera mon futur métier. Et quand je dis penser la traduction, ce n'est pas que je ne peux avoir de pensée sans l'aide des livres, c'est simplement qu'ils m'aident à imaginer, à ouvrir des boîtes dont je n'ai pas les clés, à conceptualiser, à dévoiler des horizons insoupçonnés. Même les génies ont commencé par les livres. Il n'y a pas de pensée réellement autonome. Je veux simplement assumer ce qui me paraît être une vérité.

Peut-être est-ce le contrecoup des idées noires que j'ai remuées ces derniers jours. Je veux être consciente, même si je sais que l'oubli est nécessaire pour vivre sa vie. Je veux assumer de vivre dangereusement. Je ne veux pas dire dangereusement dans un sens matériel. Seulement au sens que si j'ai un honneur, c'est celui de refuser de me laisser aller dans une faiblesse qui serait celle de la certitude. Ma foi elle-même, sans réel objet, ma foi qui est une sorte de pulsion vitale, de certitude d'exister d'une manière plus complète que temporelle (je ne crois pas vraiment à la vie après la mort, mais plutôt à la nécessité de tout ce qui est et arrive dans l'univers, et surtout à la beauté intrinsèque de tout cela, même si cette beauté ne s'explique pas et n'a peut-être pas de sens en dehors de moi-même. La beauté, c'est ce qui me sauve et qui est ma raison de vivre la plus juste et la plus sensée) ; ma foi elle-même disais-je, est une foi de l'incertitude. Et si je serai toujours tourmentée d'une manière ou d'une autre, j'ai décidé d'assumer aussi ce tourment comme une part de moi-même, et peut-être même de mon bonheur fondamental.





PS : ne vous laissez pas impressionner, j'ai l'intention de regarder la Nouvelle Star ce soir parce que c'est rigolo. :)
Je ne suis pas ivre et pourtant j'ai envie de vous dire : soyez heureux. Qu'est-ce qui compte plus que ça, finalement ? Enfin, j'ai déjà une discussion qui me vient à propos de ça, mais pour ne souler personne, ça sera pour un autre post ! (si ça intéresse quelqu'un... ahem. Il faut que je vois Mathias pour une discussion sur le sens de la vie, ça fait longtemps ! Kalys, donne-lui l'adresse de mon blog si tu veux !)

dimanche 22 février 2009

Horror Movies


Parce que j'aime ça !!
Quoiqu'il soit très frustrant d'en trouver si peu qui en vaillent la peine...
Nous avons regardé Rec avec Scott, que nous avons aimé car il nous a mis vraiment très mal à l'aise et je dois dire qu'on a été vraiment impressionnés par certaines scènes ! Je me félicite encore de ne pas être allée le voir au cinéma, car j'aurais certainement du sortir de la salle :) Oui, au cinéma, comme je suis déjà assez impressionnable par certaines images qui provoquent chez moi un sentiment de claustrophobie, si on ajoute à ça une atmosphère obscure avec plein de gens entre la sortie et moi, je panique. Ajoutons à cela que j'ai une fâcheuse tendance à avoir du mal à supporter que ça bouge trop sur un grand écran (sur un petit ça me fait rien du tout), ça me donne le vertige, et, là encore vu qu'il y a des gens, le résultat c'est que je panique aussi. Je peux paniquer devant le générique de Sweeney Todd, oui, oui. Mais je me soigne.
Enfin, revenons à nos moutons.
Je vois donc que Rec est réalisé par Jaume Balaguéro. Tout de suite, ça m'intéresse, parce que j'ai l'impression que les réalisateurs espagnols de film d'horreur sont en train de devenir particulièrement intéressants. Il a réalisé La Secte sans nom (1999) et Darkness (2002), que je n'ai pas encore eu l'occasion de voir. La Secte sans nom parle eh bien... d'une secte ; et Darkness d'une maison hantée, me semble-t-il. Je vous en dirai plus quand je les aurai vu. Mais je vois également qu'il a scénarisé un film de Luis de la Madrid (qui a travaillé en tant que monteur avec Guillermo del Torro sur L'Echine du Diable et pour Balaguéro pour La Secte sans nom ; comme quoi, on dirait que l'horreur espagnole forme une petite famille. J'agrandis la parenthèse pour signaler que del Torro va produire le prochain film de Juan Antonia Bayona, le réalisateur de l'excellent Orphelinat, qui était son premier film. Ce film s'intitule Hater et a priori ça parlera de zombies.)
Bande annonce Darkness, plutôt sympa : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18353090&cfilm=35130.html



Ce film de Luis de la Madrid, donc, s'appelle La Nonne. Et non, ce n'est pas un porno :) J'ai été déçue, pourtant c'était pas mal. Déçue parce que ça aurait pu être excellent, un peu dans la lignée de l'Orphelinat (c'est moi ou les Espagnols ont tous eu des traumatismes en internat quand ils étaient gosses ?!...). Six jeunes filles ont vécu ensemble leur scolarité dans une école religieuse dirigée par une nonne effrayante, obsédée par le péché, prête à user de violence pour faire rentrer les jeunes filles dans le droit chemin. Le problème ? Le film concerne l'histoire qui se passe 18 ans après, où la nonne, morte depuis un moment (mais les circonstances de sa mort sont l'un des meilleurs moments du film) et qui revient exécuter les anciennes pensionnaires, leur faire payer pour leurs péchés. Et en fait, ça rend le film beaucoup plus banal. J'aurais largement préféré qu'il se concentre sur la période du pensionnat, beaucoup plus riche (les jeunes filles sont en pleine adolescence, l'atmosphère lourde du pensionnat, la nonne inquiétante, ça aurait pu être fantastique). En plus, le scénario laisse parfois à désirer, avec une explication finale quelque peu absurde et des raccourcis peu appréciables. Je sens parfois un peu de bâclage dans l'air. Donc ce film n'est pas à jeter, mais disons que c'est un super film avorté. J'attends mieux de Luis de la Madrid la prochaine fois ! Il s'agissait de son premier film en tant que réalisateur.


L'autre film, les Ruines, méritent moins qu'on disserte dessus. Il est pas mal. J'en attendais pas des choses extraordinaires, et j'en ai pas eu. Mais il était plutôt bien tourné. C'est l'histoire d'un groupe de jeunes (normaux pour une fois, on évite la caricature, là-dessus on peut applaudir les acteurs, car le film est bien joué) qui part en vacances au Mexique et se rend sur des ruines Mayas interdites au public. Et là... Y a des vilaines plantes qui aiment le sang humain. En fait le film est plus gore qu'inquiétant, dommage car avec le cadre et l'intrigue, ils auraient pu concocter un film bien oppressant. Mais disons qu'il n'y a pas de faute majeure dans ce film. Alors ça se regarde bien. Il est cohérent et sans surprise. C'est triste d'en arriver à se dire qu'il est réussi.



Comme je le disais, ce soir je regarde The Thing de John Carpenter (apparemment c'est un classique) et/ou le dernier Amityville. Je vais également bientôt regarder Amityville II. Oui je sais je fais tout dans le désordre mais bon, c'est selon la disponibilité des films !
Je vous dirais donc ce que j'en pense !

lundi 9 février 2009

Les chansons que je suis

Je m'essaie à cet exercice de trouver les cinq chansons qui me ressemblent le plus.
Mon ordre ne sera pas de celle qui me ressemble le plus à celle qui me ressemble le moins, là ça deviendrait impossible.

1. Je commence par Everyday life, de The Old Dead Tree. Je vous mets la vidéo live, car elle correspond aussi à des souvenirs : j'ai vu ce groupe deux fois avec Scott et ce sont des souvenirs intenses, car nous aimons tous les deux énormément ce groupe. Je me sens très proche d'eux, touchée profondément. De plus la version live fait la transition avec le début de la chanson suivante sur l'album, c'est moins abrupte qu'avec les autres vidéos. En effet, cet album enchaîne toutes les chansons comme s'il s'agissait d'un seul morceau, et quelque part les couper en plein milieu est un non sens. Mais voilà, pour les besoins de ce petit bilan des chansons qui comptent... :)


Wake up.
A new day has come,
Bringing new fears.
It's time to face the crowd.

Outside the sky is wearing grey,
The clothes are worn,
Colours faded away.

I wish I could stay standing.
I wish I could stay strong.
But I can't stand on my own.

Everyday life, everyday death,
A strength forever gone.
(The) outside world reveals my distress,
Dead man walking the streets
Doing a senseless job to live
Perpetual motion of fears
Buried alive : everyday life

Those feelings of confinement
Bring me down
Six feet underground

Help me
Because I can't stand upright today

2. Enlightment, Totalselfhatred. Parce que cette chanson met à nu un cri qui résonne parfois en moi, et le sublime d'une manière inexprimable.



3. Perfection or vanity, Dimmu Borgir. Parce que ce morceau est simplement la bande originale de mon imagination et qu'elle s'approche tellement de la perfection dans mon idéal, qu'il n'y a qu'un pas pour dire que ce morceau est parfait, beau dans le sens extrême que je donne à ce terme.



4. The Day the whole world went away, Nine Inch Nails. Cette chanson me rappelle une période très particulière de ma vie, et sera toujours le rêve d'une échappée dans un moment de grâce suspendu dans le temps, où le monde entier s'efface, ne laissant que la pureté d'un moment fugitif.



I'd listen to the words he'd say
but in his voice I heard decay
the plastic face forced to portray
all the insides left cold and gray
there is a place that still remains
it eats the fear it eats the pain
the sweetest price he'll have to pay
the day the whole world went away

5. Last but not the least, comme il faut faire ce choix si difficile, nous finirons sur une note plus positive, ce morceau allant extirper de moi-même les impulsions les plus primitives et les plus dionysiaques. Suam Elle Ires, Corvus Corax.




6. Le morceau sans lequel je ne peux pas vivre :




Parce qu'il met en musique un rêve ininterrompu qui conduit toute ma vie, que chaque fois que j'écoute ce morceau, j'arrête tout ce que je fais et je suis perdue très, très loin d'ici.

Voilà, voilà, sur ce bonne nuit :)

C'est parti.

Listening : The Hero - Amon Amarth
Drinking : red wine

Voilà, c'est fait, je recommence. Kalys et Doudou, avec leurs jolis et agréables blogs, m'ont donné envie de m'y remettre. Cette qualification vous paraîtra peut-être bizarre, monsieur et mademoiselle, mais ce sont des textes que je prends plaisir à lire. Comme vous, je voudrais jeter mes pensées ici, sans narcissisme, ni exhibitionnisme, ni excessive timidité. Une autre façon de communiquer.
Mais trêve de justifications, car, on me l'a appris durement cette année, si l'on se sent obligé de justifier une idée, un projet, c'est qu'il est mauvais. Quoique je n'adhère pas entièrement à cette idée.
Pour ceux qui auront envie de me lire, bienvenue à vous !