vendredi 19 juin 2009

Into the void

Aujourd'hui, j'écris ce message comme une catharsis, non pour me plaindre, car là tout est bien de ma faute. Cela fait quelques jours que j'ai l'impression d'attendre de me réveiller. Je paresse, mais ça ne me plaît pas spécialement. Mon cerveau se vide progressivement, et la paresse entraîne la paresse, et l'envie disparaît. Je ne trouve plus mes repères, je n'ai aucune volonté pour me lever le matin (probablement parce que le soir, je suis motivée à me lever tôt parce que je pense que de cette façon, je serai plus motivée, mais le matin, j'annule aussitôt ces bons voeux parce que je suis trop endormie, envasée dans des rêves même pas intéressants). Alors le cercle vicieux continue, et en arrière plan de tout ça une espèce d'écran d'angoisse qui bourdonne, sans vraiment être présent, mais rappelant son existence, comme un mur, dès que j'essaie de me retourner vers mes activités. Et du coup, il y a la peur d'être seule, c'est étrange, je ne connaissais pas cela avant. Cette inquiétude qui fait mal au ventre, l'insupportable silence, mais la crainte de la musique, car elle peut réveiller des choses que je ne me sens pas le courage de creuser. Tout cela est bien pathétique, en fait, et je le sais bien. Il va peut-être falloir que je fasse plus que souhaiter que cela se passe. De me reprendre en main. C'est dur de prendre .ses marques, de trouver son rythme, d'être et de faire ce que l'on veut. Le quotidien met tout cela à rude épreuve, on est perdu. C'est d'abord une harmonie intérieure qu'il faut trouver, car je crois que quelles que soient mes conditions de vie, je serai toujours confrontée à ce problème. Bien sûr, je pourrais améliorer tout cela, en ayant une activité régulière, en vivant avec Scott. Mais il y aura toujours ces soirs, ce malaise, si je ne me sens pas bien avec moi-même. J'y reviens sans cesse. A la sérénité. Pourquoi nous échappe-t-elle ainsi ? Bien sûr, il y a ce gouffre spirituel, et on doit prendre sur soi pour le combler. C'est le prix à payer pour la liberté. ça me remonte un peu déjà de parler comme ça, car je vois alors les choses comme un défi à relever, parce que la façon dont je conçois ma vie est très individuelle. Je crois que mon bonheur dépend de moi avant tout. Et ma réussite. Et tout autre chose. Si seulement je ne me laissais pas décourager aussi facilement...
Voilà, quelques pensées...

mardi 9 juin 2009

I want to break free !!

Quand on s'imagine sa vie, on ne peut s'imaginer son quotidien. Toutes les grandes idées, résolutions, volontés, se heurtent à cette vague d'usure, à cette somme écrasante de petits moments et de préoccupations insipides. Malgré tout cela, on garde la tête hors de l'eau, on essaie. Cette année, je ne pense pas pouvoir encore dire "j'ai fait de mon mieux", mais je ne sais pas si c'est réel ou du à une autre grande exigence envers moi-même. Remarque, on peut toujours faire mieux, et cette exigence est ce qui me pousse. Alors ce soir, je bois des bières, j'écoute November Rain (Guns and roses), et même si parfois j'ai l'impression d'avoir le coeur en miettes, pour rien, pour tout, je vais quand même essayer d'écrire. Car certains de mes textes sont les fruits de mes déconvenues, et de soirées comme celles-ci, bercées par la musique, sans rien de particulier ni en mal ni en bien. Juste ce truc au ventre et au coeur qui me colle à mon clavier, qui retient mon attention, et me captive, cette chose hurlante en moi qui fait que je ne serai jamais posée, raisonnable, tranquille et satisfaite avec toutes les choses habituellement satisfaisantes. Cette sensation, je l'ai vécue à n'importe quel moment de ma vie : quand c'était le mieux et quand c'était le pire. J'ai juste désespérément envie et besoin d'écrire, quoiqu'il arrive dans ma vie. Alors je vous entends dire : "bah écris !" ; mais ce que je fais là, c'est le déverrouillage progressif de ces nombreuses serrures qui mènent à des endroits où je me perds pendant longtemps, des endroits qui m'absorbent, et que j'ai toujours eu des difficultés à faire cohabiter avec le reste de la vie. Mais je suis comme ça, et je n'y vois pas d'inconvénient. Je vais donc essayer d'écrire, ce soir...

lundi 1 juin 2009

Je voudrais tant que tu comprennes...

Oui, tout irait mieux si je me complaisais dans l'ignorance et l'égoïsme. Les gens qui vous trouvent bizarres et malsains parce que vous envisagez la mort au quotidien se mettent simplement des oeillères. J'ai lu dans un livre aujourd'hui : "Qu'est-ce qu'on emporte dans l'autre monde, sinon des projets..." Et peut-être je mourrai demain, remplie de projets et d'ambitions, à l'aube de ma vie. Est-on jamais prêt à mourir ? Peut-on jamais dire adieu ?
J'ai eu une longue discussion avec Kalys l'autre jour. Sa propre disparition l'inquiète, tout ce qu'elle a vécu, aimé, qui disparaît. J'ai peur de ça aussi, mais aussi du monde entier qui disparaît. Tout ce qu'on a fait, ce que l'espèce a accompli. Peu de gens me comprennent, trouvant que leur propre vie a de l'importance (même si c'est relatif, bien sûr), mais que celle de l'humanité n'en a aucune. Je ne peux m'y résoudre. Je ne trouve pas tribune pour ce genre de discours, je trouve presque inutile de le défendre une nouvelle fois. Et je suis triste que ce monde ait si peu de valeur pour ceux qui l'habitent et le construisent, qui sont part de son existence qu'ils le veuillent ou non. Je suis triste d'être forcée à considérer tout cela comme vain. Quelqu'un a dit que le rire est la politesse du désespoir. Je ne le comprends que trop bien aujourd'hui. On peut rire, être cynique. Je me sens comme Henry Miller, "un zéro qui a tout vu autour de lui tourné en dérision". Est-on si naïf d'aimer ?
Comment vivre sans valeurs ? Moi, je ne peux pas. Pas assez désespérée, peut-être. Mais c'est cela même qui me rend peut-être plus triste que ceux qui n'ont pas d'espoir. On a souvent dit que l'espoir était une mauvaise chose, stupide et vaine. Et pourtant, non je ne peux m'en passer. Faiblesse, peut-être.
Comme trop souvent, je laisse la parole à qui s'exprime mieux que moi...
Les paroles sans la vidéo me semblent vides de sens, elles sont chantées comme on confie quelque chose à quelqu'un et je vous prie de m'excuser de me servir de la chanteuse comme intermédiaire, mais tout dans ce morceau, du début à la fin, parle de moi comme je n'ai ni la force ni le talent de le faire.






J'ajoute à cela un morceau qui a bercé mon enfance (oui, mon enfance...) et explique et commente un peu mon caractère à la fois... Les textes sont de Baudelaire, bien sûr...