vendredi 2 juin 2017

C'est l'été !

C’est l’été… La saison la plus gaie et la plus désespérée de toute. La saison de l’extrême, des fruits gonflés, des feuillages étouffants, des cieux tourmentés ou bleus à en crever. La saison de l’essoufflement, du désir, de la faim de liberté, de la mer éternelle, des questions sans réponse, des souvenirs en cohorte, de la nostalgie qui fait mal à la gorge, de la joie qui vitalise tout le corps, du chagrin abyssal. La saison des départs et des rencontres, la saison où l’on se quitte, et parfois où l’on se retrouve. Parfois, ce n’est qu’une longue journée sur un quai de gare, sous un soleil torride et impitoyable, à attendre un train qui ne vient pas. Parfois, c’est le moment de la dernière cigarette tandis que le train s’arrête dans un sifflement assourdissant, le moment où le cœur bat la chamade, où l’on déglutit avec peine et on lâche son mégot, on attrape sa valise, et on monte dans le wagon sans se retourner.
Ce sont les longues soirées sous les étoiles, à écouter le vent et les grillons. Les verres en terrasse. L’insouciance crépitante de l’enfance, où la noire prison des ruminations, la mélancolie du crépuscule ou la folie de l’aurore. La saison de l’apathie ou la saison de l’envie, c’est la saison de Bacchus mais aussi celle de Janus, le dieu à deux visages, celui des portes et des commencements.

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