lundi 1 juin 2009

Je voudrais tant que tu comprennes...

Oui, tout irait mieux si je me complaisais dans l'ignorance et l'égoïsme. Les gens qui vous trouvent bizarres et malsains parce que vous envisagez la mort au quotidien se mettent simplement des oeillères. J'ai lu dans un livre aujourd'hui : "Qu'est-ce qu'on emporte dans l'autre monde, sinon des projets..." Et peut-être je mourrai demain, remplie de projets et d'ambitions, à l'aube de ma vie. Est-on jamais prêt à mourir ? Peut-on jamais dire adieu ?
J'ai eu une longue discussion avec Kalys l'autre jour. Sa propre disparition l'inquiète, tout ce qu'elle a vécu, aimé, qui disparaît. J'ai peur de ça aussi, mais aussi du monde entier qui disparaît. Tout ce qu'on a fait, ce que l'espèce a accompli. Peu de gens me comprennent, trouvant que leur propre vie a de l'importance (même si c'est relatif, bien sûr), mais que celle de l'humanité n'en a aucune. Je ne peux m'y résoudre. Je ne trouve pas tribune pour ce genre de discours, je trouve presque inutile de le défendre une nouvelle fois. Et je suis triste que ce monde ait si peu de valeur pour ceux qui l'habitent et le construisent, qui sont part de son existence qu'ils le veuillent ou non. Je suis triste d'être forcée à considérer tout cela comme vain. Quelqu'un a dit que le rire est la politesse du désespoir. Je ne le comprends que trop bien aujourd'hui. On peut rire, être cynique. Je me sens comme Henry Miller, "un zéro qui a tout vu autour de lui tourné en dérision". Est-on si naïf d'aimer ?
Comment vivre sans valeurs ? Moi, je ne peux pas. Pas assez désespérée, peut-être. Mais c'est cela même qui me rend peut-être plus triste que ceux qui n'ont pas d'espoir. On a souvent dit que l'espoir était une mauvaise chose, stupide et vaine. Et pourtant, non je ne peux m'en passer. Faiblesse, peut-être.
Comme trop souvent, je laisse la parole à qui s'exprime mieux que moi...
Les paroles sans la vidéo me semblent vides de sens, elles sont chantées comme on confie quelque chose à quelqu'un et je vous prie de m'excuser de me servir de la chanteuse comme intermédiaire, mais tout dans ce morceau, du début à la fin, parle de moi comme je n'ai ni la force ni le talent de le faire.






J'ajoute à cela un morceau qui a bercé mon enfance (oui, mon enfance...) et explique et commente un peu mon caractère à la fois... Les textes sont de Baudelaire, bien sûr...

1 commentaire:

  1. Oh, c'est plus compliqué que ça. Je hais les cyniques, j'en ai trop vus, et j'ai trop entendu de leurs discours froids et lâches. Ils se cachent derrière la vanité du monde pour ne rien accomplir et ne rien ressentir, mais il n'y a là que de la peur. S'il n'y avait rien à sauver dans le monde, si l'humanité ne recelait pas des trésors de beauté, qu'elle soit artistique, intellectuelle ou religieuse, alors pourquoi nous tous, les misanthropes impénitents, serions encore là?
    Ne te laisse pas abattre par les discours blasés, ni par le mien ni par les autres. Je ne suis, à bien des égards, qu'une apeurée de plus. Et si je suis toujours aussi atterrée par bien des gens autour de moi, si la stupidité et l'ignorance m'agacent de plus en plus, ça ne m'empêche pas de nourrir l'espoir au jour le jour. Tous ces livres, tous ces disques et ces films à la beauté renversante... Personnellement, je ne veux ni ne peux les oublier.
    Reprends confiance, ce sont les "naïfs" comme toi qui gagneront : à la fin, vous partirez confiants et sereins.

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