Parce qu'il est parfois difficile de trouver les mots, et vous savez comme les mots sont importants pour moi, aujourd'hui j'ai décidé de copier ici un extrait de mon journal intime.
Dix
jours après la dernière entrée dans ce journal, maman est morte.
Aujourd’hui je reprends ma vie, les choses sont un peu différentes,
j’ai comme une conscience plus aiguë de mes responsabilités et de
ce à quoi on a affaire quand on doit gérer une crise tout en
n’arrêtant pas de vivre. Et pourtant quand ce genre de crise
arrive, ce n’est pas l’envie qui manque de rester au lit et de
fermer les yeux.
J’ai
mal au cœur et les ombres se rassemblent, je me sens perdue parfois
j’ai l’impression de ne rien comprendre autour de moi mais après
tout je suis comme ça depuis l’adolescence.
J’ai
mal au ventre, des crispations d’organes, des douleurs d’entrailles
qui traduisent et expriment les pensées qui se cognent aux parois de
mon crâne. Je vais bien et je ne vais pas bien. J’ai le moral d’un
chat de Shrödinger.
J’ai
l’impression d’avoir beaucoup perdu mais aussi que cet événement
a frappé fort sur l’enclume où je me forge ma nouvelle
personnalité depuis le début de l’année, quand j’ai commencé
à comprendre que je pouvais m’en sortir. Je suis altérée,
plus radicale, j’ai perdu, presque, mes habits de diplomate. Ma
patience s’est amenuisée, mes doutes aussi, et peut-être que j’en
avais besoin pour avancer, pour ne plus être paralysée par
l’incertitude et la sensation d’illégitimité. Avec la force
vient une forme d’implacabilité qu’il faut sans doute essayer
d’utiliser à bon escient, pour le meilleur, et pas au détriment
d’autrui. La vie est en train de me rendre féroce. J’ai toujours
lutté pour trouver un moyen d’utiliser l’énergie vitale immense
qu’il y a en moi. Une partie de cette énergie rayonne désormais
naturellement, au quotidien. Ça ne se voit peut-être pas, mais je
suis plus ancrée et solide. La tristesse en moi s’est durcie, et
la joie aussi.
Je
ne suis plus la fille d’il y a deux ans. J’ai découvert non pas
comment renoncer, mais comment refuser. J’ai découvert que même
si je ne pouvais pas plier le monde à ma volonté, je pouvais, moi,
refuser d’être pliée.
Espérons juste que je ne me trompe pas d'adversaire pour ne pas finir comme Erza :D
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