lundi 1 avril 2013

Back in black II



Cette semaine a passé  plus vite que la précédente, examens oblige. Je vais un peu mieux. Je reste toujours dans ma bulle d’indifférence, d’indifférencié. J’ai changé. Je ne suis plus la même qu’il y a quinze jours. Normal, je me suis coupé un membre avec un petit couteau. Ça a rogné, crié, crissé. Je sens en moi s’élargir la blessure, la gueule de l’abîme qui me regarde. Mais je crois que la force revient, tout doucement. Et cette force, je ne la tire d’aucun idéal/rêve/idéologie/philosophie/religion. Elle est née dans la douleur. Il y a des années j’écrivais cette phrase « mes fleurs poussent dans le sang » ; romantisme noir d’adolescente, mais qui conserve sa vérité. J’étais vide parce que je me suis vidé de mon sang. Y en a partout derrière moi. Ce soir je me sens presque bien, dans le sens où la léthargie s’arrête, où mon épais sommeil se dissipe, où quelque chose de très pur et d’absolument cruel se forme dans mes entrailles. Toutes les métamorphoses sont douloureuses. Et elles le sont jusqu’à l’absurde, jusqu’à se rapprocher de ses images un peu kitch d’humains qui se transforment en loup-garous, avec les os qui semblent prêts à percer la chair. Des hurlements à n’en plus finir. Mais franchement, je me suis trompée. Je voulais à tout prix que la souffrance s’arrête. Mais elle est cent fois préférable à la  mort, et je veux parler d’être mort en étant vivant, pas de faire le grand saut. C’est soit  l’un soit  l’autre. J’ai jamais supporté d’être une morte—vivante, et d’ailleurs, les morts-vivants m’ont toujours fichu la trouille. Je préfère mille fois rester là avec ce hurlement à l’intérieur qui me déchire les tripes, plutôt que de rester là, immobile, le regard vitreux. Je préfère mille fois ne pas être raisonnable plutôt que d’absorber des calmants. C’est vrai, j’ai un espoir. Un désir. Un possible.

Avec toute cette peine, faire quelque chose de beau.
Y a un truc que je peux pas changer chez moi, et je sais ce que je dis, j'ai testé. Même si j'essaie, je peux pas rester passive. Chez moi, c'est vivre ou mourir, et y a pas d'entre deux. Et même si ça me coûte tous les jours, et même si ça fait mal. Je me bats pas parce que je suis courageuse. Juste parce que c'est dans ma nature. Je peux rien y faire. J'ai essayé de déposer les armes, et j'ai même cru que ça marcherait. On est pas plus malheureux en étant libre. On est toujours malheureux, mais au moins, on est libre.

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