jeudi 12 décembre 2013

La fin

"It hurts to set you free
But you'll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die

This is the end" 



En fait, sentir dans ses tripes la fin approcher, c'est aussi effrayant que de sentir dans ses tripes les premiers mots de l'histoire affleurer à la conscience. Au début, il y a l'idée vertigineuse de commencer ce long voyage, et à la fin, il y a cet étourdissement de la clôture, car seule la clôture fera de ce long récit un tout, une chose en soi. Elle lui donne son existence, elle le propulse dans l'existence. C'est la toute première fois que je le vis, et avec la même intensité que la fébrilité inquiète que j'ai trouvé en posant les premières lignes de cette histoire, qui est devenue entièrement mienne au cours de mois et de mois de travail.
Je regarde partir mon roman comme un parent regarde son jeune adulte faire ses valises pour quitter la maison. Avec tendresse, fierté, mais aussi angoisse, nostalgie, et d'autres choses indéfinissables.

Et moi et moi et moi...


(je kiffe grave ce morceau)



Je passe la journée sur le web, à écouter, regarder, lire des trucs. Ça a un côté un peu étourdissant, toutes ces données que l’on parcourt en quelques heures. On comprend qu’il puisse être bon, de temps à autre, d’arrêter. Internet semble nous rapprocher des gens, il y a des gens qu’on connaît sur Internet, comme ceux qu’on connaît à la télévision. Des sortes de personnages vivant dans un univers parallèle. On sait qu’ils existent aussi dans le nôtre, dans notre présent, mais on ne les connaît pas, et on ne les connaîtra peut-être jamais, de cette façon-là. Moi, comme tout le monde, je me sens anonyme, mais ce n’est pas pour autant que je vais mener une croisade pathétique pour essayer que ça change. Ça m’incite seulement à me demander, encore et encore : qui je suis ? Quelle est la rime que je veux apporter au monde ? Je fais partie de ce monde, sans doute, oui, mais comment ? Quels rapports entretenons-nous, le monde et moi ? Qu’est-ce que je connais vraiment bien, qu’est-ce que je sais faire ? Par nature, je suis quelqu’un de très dispersé, parce que je m’intéresse un peu à tout, et que je partage mon temps entre des univers très variés, ce qui m’empêche de me fixer dans un seul. Et c’est peut-être cela qui doit me servir, qui doit devenir une force, mais ça c’est très théorique, concrètement, je ne sais pas du tout comment faire.

En somme, sur Internet, on voit des tas de gens qui font des trucs, et on voit le produit de leur travail. Et invariablement ces temps-ci cela me renvoie la même question : et moi, qu’est-ce que je fais ? Pour qui je le fais ? Je suppose que c’est la séquence existentielle que l’on traverse au moins une fois au cours de ses études, et au moins une fois après, avant d’être réellement entré dans le monde du travail, une période éminemment propice à la remise en question.


Alors je me remets à rêvasser en écoutant du black, c’est peut-être encore ce que je fais de mieux…

 

dimanche 24 novembre 2013

Youpi !

Au risque de mettre en péril ma réputation d'âme sombre, aujourd'hui j'ai envie de vous brancher sur de la musique qui me rend euphorique (mais qui reste dark, faut pas déconner).
Je sais pas chez vous, mais chez moi mon casque est même pas assez fort pour écouter avec toute la puissance que je voudrais :)

1) (si vous êtes pas très convaincus, allez directement à la 2ème minute :)

2)

3) Avec un super clip viking pr être plus heureux encore !



4)

5) Et pour finir, l'un des shows les plus euphorisants que j'ai jamais vu :



... Probablement à égalité avec le bonus (version studio pcq pas de bons live) :


vendredi 15 novembre 2013

Les citations du jour (petit jeu)

Qui a dit quoi ?! Google interdit, sinon c'est pas un jeu !
Attention, la même personne a dit deux des citations présentes !
Je vous donne un premier indice pour chaque citation, si vous êtes trop perdu, y en aura un autre.
Le gagnant remportera un pack de dix :)

1) "Juger c'est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger."
Indice : écrivain et penseur du 20ème siècle.
La justice est ailleurs !
(j'en profite pour faire une parenthèse : j'ai lu un article qui m'a ouvert les yeux sur le fameux "la vérité est ailleurs". En fait, c'est une mauvaise traduction ! "The truth is out there" signifie qu'elle est bien là, dehors, qu'elle ne demande qu'à être trouvée !)

2) "C'est dans le silence des lois que naissent les grandes actions."
Indice : philosophe et écrivain du 18ème.
Rien de plus vrai ! Mais :

3) "Vouloir le vrai, c'est s'avouer impuissant à le créer"
Indice : (très grand) penseur du 19ème siècle.

4) "On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter."
Indice : philosophe du 18ème.
J'aime cette citation, elle flatte mon égo :)

5) "Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher."
Philosophe (déprimé) du 17ème.

6) Facile pour les afficionados : "Je vous ai entendus dire à maintes reprises que vous êtes toujours disposés à mourir. Je n'estime pas ce sentiment utile. Je pense que c'est une indulgence inutile. Un guerrier devrait être disposé à lutter seulement."
ça mérite même pas d'indice.

7) "Dieu a exploité tous nos complexes d'infériorité, en commençant par notre incapacité à croire à notre propre divinité."
Penseur poétique (déprimé) du 20ème.

8) "Fuyez, pauvres fous !" Naan je blague.
"La jeunesse, c’est la joie. Et, la jeunesse, ce n’est ni la force, ni la souplesse, ni même la jeunesse comme tu disais : c’est la passion pour l’inutile."
 (écrivain du 20ème)

9)  "Toute connaissance dégénère en probabilités."
Philosophe du 18ème.

Et peut-être ma préférée pour le fond :
"Le contraire de l'ordre n'est pas le désordre, c'est l'autonomie."
Et pas d'indice, parce que j'ai pas envie :)

mercredi 6 novembre 2013

Pour mon actrice préférée...

...Qui a joué dans nombre de mes films préférés.
Si vous les avez pas vus, regardez-les de toute urgence :)

1) Un film sur la foi... C'est pas si courant.  Quand le sauveur devient la victime... Un film extrêmement dérangeant mais qui continue à me remuer les tripes.




2) Excellente adaptation de la vie romanesque du Marquis.... Avec un hommage tout particulier à Geoffrey Rush, t'as assuré, mec :)




 3) Au début, comme toutes les jeunes filles de mon âge, je ne voyais que Leonardo... maintenant mon attention s'est plutôt déportée sur elle :)




4) Le même duo sublime... Dans un film sublime.




5) Tellement sexy :) Fan de ce film également.




6) Un film qui m'a fichue une sacrée claque.





lundi 4 novembre 2013

Florilège inquiétant pour une saison obscure

Comme pour Kalys, en automne, j'ai tendance à collecter, à compter, à rassembler, comme si je faisais l'inventaire du grenier. Danns mon cœur cette saison a remplacé l'été, et chaque automne j'ai la tête pleine de rêves et de souvenirs.
Un bon moment pour de la très belle musique, avec des tops 5 comme on les aime.

Bandes originales.

Je suis une grande fan de bandes originales. Non seulement parce qu'elles sont souvent très réussies, mais parce qu'elles racontent une histoire qui finissent par se mêler vaguement aux films auxquels elles se rapportent, mais que je m'approprie au final totalement. Ce sont plutôt les bandes-originales des histoires que je me raconte. Et en tant que tel, elles sont un support absolument incroyable à ma propre créativité. J'ai besoin d'elles pour écrire.

1) Je vois des mondes en clair obscur. Mon morceau préféré de toute la BO des trois films.



2) Redécouverte automnale. Parce que l'automne est propice à l'épouvante.



3) Pour les mêmes raisons. Je me suis replongée dans ce film qui reste en haut de mon top, indétrônable aux côtés de L'Exorciste.



4) Parce qu'avec les années, le monde d'Heroes of Might and Magic a fini par entrer dans ma propre mythologie.



5) Parce que le film comme la musique sont l'essence du genre de nouvelles que j'essaie désespérément d'écrire. (même si c'est un peu le cas pour toutes les musiques précédentes)



Bonus track nostalgie :



Et ça laisse déjà pas mal rêveur pour un poste :)
Je vous laisse avec un truc pour taper les bières sur la table si vous avez un peu froid après cette sélection.


samedi 19 octobre 2013

Varg Vikernes, l'homme aux grands mots

Varg Vikernes,

Je profite de ce blog pour t'adresser une lettre ouverte.
Je commencerais en disant qu'en tant qu'individu, je n'accepte pas tes paroles. Et même si cela ne dépend pas de toi, je regrette profondément que ton nom continue à être associé au black metal. Que les gens venant te soutenir à ton procès soient filmés par les journalistes. Tout le monde va croire que c'est cela, le black metal.
Tu es paranoïaque, Varg.
Il suffit pour s'en convaincre de parcourir ton blog. Tous les articles "politisés", on les lit, on est d'accord ou non, mais on peut être titillé, curieux, intrigué. Jusqu'à ce que la mention tombe. Juifs. Chrétiens. Et l'amalgame, "judéo-chrétiens". Tu as trouvé ton bouc émissaire, tu as trouvé ta Cause, celle qui justifie ta notion "d'honneur". Grand bien t'en fasse. Sache seulement que par ce choix tu as renié l'une des valeurs qui sans aucun doute demeure fondamentale à tes yeux : la liberté. Les valeurs que tu as choisies s'embrouillent et disparaissent derrière un combat contre des moulins à vent que tu prends pour des géants.
Ton manque de lucidité me fend le cœur. Parce que tu fais partie de ces gens qui travestissent les valeurs. Parce que tu as trouvé ta bête noire, exactement à la façon de ces méchants au nez crochu dont tu dresses le portrait, animés d'intentions maléfiques à l'égard de ta grande Europe.
Au fond, si cela me cause autant de colère, c'est parce que je suis déçue. J'étais toute prête à prendre ta défense, toi l'un des héros presque mythologiques du black metal. Je ne parlerai pas ce qui s'est passé à cette époque, parce que je ne connais que les faits, et qu'ils ne suffisent pas. Mais tu restais une sorte de légende, parce que le black était nouveau, révolutionnaire, serais-je même tentée de dire. Je sais à quel point une histoire singulière passée sur la scène médiatique, sous les projetcteurs, peut être lacunaire, voire mensongère. C'est pourquoi j'ai voulu aller voir plus loin.
J'ai parcouru ton blog.
Je t'ai trouvé intelligent, et plus important encore, j'ai trouvé que tu réfléchissais avant d'écrire.
Mais tout ce que tu as d'intéressant à dire se retrouve éclipsé par des monceaux, pardon, des monceaux de conneries.
L'individualisme devient du protectionnisme. La revendication devient de la paranoïa agressive.
Selon moi, ton obsession sur la soi-disant mort de l'Europe est pathétique, et, permets-moi de le dire en utilisant tes propres mots, elle ne fait que démontrer ta faiblesse. Faiblesse, parce que tu n'es qu'un individu perdu dans la masse, qui ne comprend rien à ce monde. Tu l'as avoué toi-même. "Completely lost in this world". Toute ta campagne contre les grands méchants destructeurs de l'Europe, ce n'est que de la peur. Pure et simple. Nietzsche supposait que le christianisme était à base de haine et de ressentiment. Dis-moi ce que tu exprimes d'autre que du dégoulinant ressentiment ? Dis-moi ce qui t'embarque dans cette croisade anti-juive, anti-chrétienne, si ce n'est ton ressentiment pour un hypothétique paradis perdu, l'image figée et idéalisée d'un passé païen ?
Tu es aussi figé que les ennemis que tu combats. Parce que tu as désigné ton ennemi.
À mon avis, ton ennemi est à l'intérieur de ta tête. Tu les combats eux, parce que tu as peur pour ta propre identité. Tu n'arrives pas à te circonscrire. Le monde moderne ne te donne plus suffisamment de cadres rassurants. Nous vivons dans un monde plein de cette "diversité" que tu défends si maladroitement. La vérité, c'est que tu n'es pas capable de l'assumer, cette diversité. Elle te mine. Tu voudrais bien être plus pur et vivre dans un monde plus pur.
Pourquoi, vous tous, avez-vous besoin de brandir à ce point votre identité, si vous ne vous sentez menacés ?  Et par quoi et par qui êtes-vous réellement menacés ? Qui vous empêche d'être ce que vous êtes ? Vous a-t-on forcés à vous convertir à l'islam ? La vue d'un simple voile suffit-elle à vous donner un sentiment d'insécurité ? Êtes-vous si incertains, si faibles, si peu solides que côtoyer des personnes autres, qui ont d'autres repères que vous, suffit à vous faire monter sur vos grands chevaux ?
Pour moi, faire de l'identité une telle obsession ne dénote rien d'autre qu'un profond sentiment d'insécurité. Vous n'êtes que des gosses terrifiés, qui tremblent dans un monde dont les frontières ne sont plus si sûres. Vous confondez cet affaiblissement des frontières immémoriales avec une indifférenciation. Qu'est-ce qui vous empêche de rester différents ? Qu'est-ce qui vous empêche de vivre comme vous l'avez toujours fait ? Je suis navrée, mais je ne vois absolument rien qui vous en empêche. Derrière vos beaux discours aux grands mots ne se cache qu'une peur terrible. Et cette peur n'a de raison d'être que parce que, aussi individualistes que vous prétendez l'être, vous avez en réalité besoin de barrières sociales, morales, et juridiques, pour vous sentir protégés. C'est pourquoi je vous trouve pathétiques, tous autant que vous êtes. Vous êtes comme des vieux à qui on change les habitudes. Vous gueulez contre l'uniformisation, mais vous êtes juste mal à l'aise avec la diversité, celle que tu oses défendre, Varg. Vous êtes incapables de rester vous-mêmes si le vent tourne. Vous voulez juste vous faciliter les choses, en éloignant de votre vue ce qui est différent. ça évite de trop penser. D'être trop perdu.
Alors oui, cette lettre ouverte prend un autre ton. Ton cas, Varg, n'apparaît pas aujourd'hui par hasard. Il sert bien ta cause. Et si je suis aussi en colère c'est parce qu'il a un contexte. Je n'aurais que faire d'une affaire isolée. Mais tu es représentatif. Et tu es suivi.
Mon idée est que les gens qui composent ton comité de soutien ne sont en rien différents de n'importe qui choisit de se replier sur soi. N'importe qui épousant une cause ou une icône pour mettre un peu d'ordre dans sa vie. La vérité, je le crois – et quiconque le désire peut essayer de me détromper – c'est que très peu de gens réalisent ce qu'être libre signifie, et énormément croient le savoir. J'ai déjà vu ça ado, quand j'ai voulu embrasser la mouvance gothique. Et plus je l'embrassais, plus je m'apercevais que j'avais affaire à un groupe d'épouvantails qui passait son salaire – ou bien l'argent de papa ou de l'État – en vêtements d'apparats. Des gens qui vous dévisageaient quand vous entriez dans leur cercle fermé, leur petite élite intellectuelle et visuelle. Ils n'étaient différents que face à une majorité, mais relativement, c'étaient tous exactement les mêmes. ça en revient à ta critique du satanisme : une norme qui s'oppose à une autre.
Et tu fais la même chose, parce que les solutions aux problèmes que tu brandis sont déjà trouvées. Tu ne laisses aucune place à la subtilité parce que tu connais déjà les coupables. En quoi ta pensée diffère-t-elle de celle de tes Ennemis ? Où est ta liberté ? Tu es asservi comme n'importe qui à la mythologie, et son autre nom, la religion. Ton idéal est ton carcan.

J'en profite pour ajouter une parenthèse sur un sujet qui commence à me souler tout particulièrement. Tu fais partie de ce gens qui semblent se hérisser dès qu'on remet en question la notion de genre sexuel. Qui a dit que cette notion n'existait pas ? Je tiens au passage à souligner que la soi-disant "théorie des genres" est une pure et simple invention. On désigne sous ce nom un ensemble de récentes recherches portant sur la construction sociale du genre. Là encore, on ne cherche pas à uniformiser, mais simplement à savoir à quel point nous sommes hommes ou femmes de fait, et à quel point on nous instruit et nous recommande d'adopter tel ou tel comportement en fonction de notre sexe. Arrêtez de vous effaroucher parce qu'on remet en question des notions millénaires. Ce genre de théorie n'est pas faite pour détruire, mais pour nous permettre d'évoluer en tant qu'individus. Pour que tout un chacun puisse comprendre qu'il n'est pas censé être ou penser quoi que ce soit sous prétexte qu'il soit homme, femme, noir, blanc, et j'en passe. Et ce processus n'est pas, putain, de la conformisation, mais un processus de libération. Pardon, mais à mes yeux, quiconque pense le contraire a juste une trouille de tous les diables. Parce que sans définition, on perd le cadre, la direction à suivre, la règle en générale. J'en ai plus qu'assez qu'on confonde liberté et indifférenciation. La liberté, ce n'est pas revendiquer sa différence. C'est vivre avec sa différence en toute sérénité. Tout le reste n'est que mascarade. J'en ai plus qu'assez de ces discours de replis identitaires. Vous n'êtes que des lâches perdus dans un monde trop vaste. Si vous n'êtes pas capables de l'assumer, ayez au moins l'honnêteté d'avouer la vraie teneur de vos propos, au lieu de vous cacher derrière des idéologies de façades. Vous avez peur. Dites-le, et arrêtez de faire chier le monde.
Je suis une femme. Je suis blanche. Je suis issue des classes moyennes. Et le fait que je veuille savoir ce que ça signifie au-delà des conventions sociales résultant de tous ces paramètres n'implique pas que je veuille être la même chose qu'un homme noir aristocrate. ça signifie que je veux être libre. Et donc être autre chose que ce pour quoi mon environnement social m'a formée et cataloguée. Je ne veux pas être définie par des clauses extérieures qui ne dépendent pas de moi. Parce qu'elles sont toute relatives, historiques, idéologiques. Et que je m'en contrefous. Et abandonner ces paramètres, ces cadres, ne fait pas de moi une anonyme.
Je n'ai pas besoin de me circonscrire. Et si vous en éprouvez le besoin si pressant, c'est que vous n'êtes pas capable de faire face à la liberté. La liberté, c'est ce qu'il reste quand vous avez démonté cette architecture héritée qui fonde votre être. Vous devez seulement choisir votre héritage. Et faire ce choix ne change pas quoique ce soit au reste du monde. Cela ne concerne que vous. Encore une fois, si vous avez besoin que l'ensemble de la société fasse les mêmes choix que vous-mêmes, vous n'êtes que des lâches et des conformistes.

Le véritable individualisme, vous crachez dessus. Tout ce que vous dites ne sont que des belles paroles pour dissimuler votre propre conformisme inavoué. Le véritable individualisme se fout bien des Juifs ou de la remise en question de la différenciation des genres. Le véritable individualiste n'a pas besoin de clamer et surtout de revendiquer sa différence comme un chien aux abois, un chien acculé. Il se contente d'être. Et qui peut l'en empêcher ?

http://thuleanperspective.com/

jeudi 26 septembre 2013

Coming home




Comme depuis quelques jours, le sommeil me fuit. Mais ce soir, ce n’est pas grave, parce que je ne travaille pas demain. Je suis très contente parce que je rentre très bientôt, j’ai vu le bureau pour la dernière fois, traduit mon dernier fichier, fait ce foutu trajet une dernière fois. Alors je me sens nettement plus détendue. J’en profite pour écouter de la musique, très ancienne et nouvelle, que des chansons que j’adore, dans ma bien nommée playlist « favoris ». ça fait du bien, je me laisse aller aux évocations et aux sensations que la musique invoque. Très longtemps, voilà très longtemps, que je n’avais pas invoqué quoi que ce soit, passé ces moments d’intimité avec moi-même où je laisse fleurir en moi tout ce que le monde a fécondé. Ces heures de ténèbres où je m’entends de nouveau penser. Où le monde, même délimité à quatre murs, semble enfin s’élargir, et la perception, s’approfondir. Ces moments où je retrouve ma propre richesse, oblitérée par les sollicitations extérieures. Néantisée à l’extrême, à la fois étriquée et étirée par une simple vie quotidienne harassante. J’en reviens toujours à la même pensée : le plus difficile dans l’existence, ce ne sont pas les moments intenses de l’épreuve, mais bien l’usure aliénante du quotidien. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est « ailleurs », dans un autre pays, un autre cadre, avec d’autres gens, que quoi que ce soit change vraiment. Comme un fervent croyant a besoin de son moment de prière pour parler à son dieu, j’ai besoin de ma solitude et de ma musique pour parler aux esprits. C’est comme ça que j’appelle la foule qui papillonne dans ma tête, faite de sensations, désirs, projections, souvenirs, idées, réminiscences, affleurements de l’inconscient, intuitions, échos, appels, ce feuillage qui tisse mon être. À l’écoute de tout cela, je peux de nouveau faire de la magie. Transfigurer, sublimer. Je parle autant de création artistique que de création tout court, ou plutôt re-création, processus perpétuel par lequel la vie mentale manifeste son existence. Sa respiration, en somme. Je fais de la magie, je me réinvente, me recréée. J’ouvre des portes, je tourne des pages, je prends des décisions, je laisse ma vie se transformer et me transformer. Je vieillis à l’ombre de mes pensées, sans un regret.
The trembling of the earth
I felt it since my day of birth
I was naked and alone
But now I´m coming home…