Ça ressurgit à n'importe quel moment. Un objet, une pensée, une association d'idée, et tout est prétexte à ranimer la douleur, un poignard, qui plonge directement entre les côtes. Chaque fois, stupéfiée, je relève la tête avec des larmes plein les yeux. Chaque fois, je me souviens de ce qu'est désormais la réalité, et la douleur, si réelle, crève les bulles, les membranes et les murs qui se closent sur mes fantaisies. Je suis plantée là par ma propre douleur, que j'appréhende comme un animal nouveau et étrange, qui habite ma chair, qui semble curieusement incarné comme un double, comme un embryon dans un nouvel utérus. Elle existe, presque indépendante. Non pas tout à fait douée de volonté, mais stimulée par ma vie psychique, interminable et chaotique. Cela m'effraie d'en parler avec tant de distance, analysant froidement cette nouvelle réalité implantée dans mon corps. Désormais je vis avec cette forme de vie étrangère, liée à moi comme un symbiote mais qui ne semble pas tout à fait m'appartenir. Plus tard, probablement, je saurai la faire mienne, l'intégrer, la digérer, en faire une partie de moi. La mélanger à mes ténèbres, à mes lueurs. Pour l'heure elle vit seule, absurde et cruelle.
Pour mes amis qui ne savaient pas : j'utilise ce blog pour exprimer mes sentiments comme ils me viennent. C'est aussi une thérapie. Alors l'événement qui provoque ces drôles de phrases, c'est que ma relation amoureuse vieille de cinq ans vient de finir. C'est pourquoi c'est encore quelque chose d'étranger, qui ne m'appartient pas, quelque chose que je n'ai pas encore assimilé. Le temps viendra.
En attendant, je ne suis pas en danger, ne vous inquiétez pas. J'ai découvert aujourd'hui que je ne suis pas inapte au travail et que cela m'aide. C'est une sacrée bonne nouvelle car j'ai encore beaucoup de boulot avant de terminer l'année scolaire.
C'est dur d'être aimé par des cons
Il y a 9 ans
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