Les jours qui se succèdent. Les musiques qui tournent en boucle. Les nuits qui se répètent, sombres, dévoreuses. Les vies qui défilent, laides et mutilées. Les moments de lumière. Et puis la lassitude. Lassitude de devoir expliquer, de devoir dire, de montrer, de décrire. Lassitude d'être esseulé ballotté par un courant de fond qui menace sans cesse de faire céder tous les barrages. Et puis, au fond, rien, sinon un vague refus. Je n'ai pas signé pour ça, ce n'est pas ce que je voulais. Comme si quelqu'un se souciait de ce qu'on voulait. Le chemin, les batailles à gagner seul. J'ai l'impression que je pars avec trois fois rien et un avenir tout sauf prometteur. Je regarde autour de moi et ça ne me plaît pas. Je n'y vois que mort et désolation. Ce qui m'aide à tenir parfois c'est la rage qui ressurgit à un moment opportun, vitale et sauvage, qui me redonne le goût de vivre juste pour prouver au monde entier qu'il ne me tuera pas. Et puis c'est la beauté, rare ou abondante selon les jours. Et il me reste moi, et cette philosophie est d'un bien plus grand secours pour moi que les philosophies de l'annihilation du moi, bien qu'il soit possible que ce ne soit pas la meilleure voie pour le bonheur. Que puis-je dire ? Je suis seule avec mes armes dans un monde immense peuplé d'aveugles et de sourds. Je suis seule dans un mur qui m'entoure, et chaque jour n'est qu'une autre brique qui agrandit le mur.
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