Les jours qui se succèdent. Les musiques qui tournent en boucle. Les nuits qui se répètent, sombres, dévoreuses. Les vies qui défilent, laides et mutilées. Les moments de lumière. Et puis la lassitude. Lassitude de devoir expliquer, de devoir dire, de montrer, de décrire. Lassitude d'être esseulé ballotté par un courant de fond qui menace sans cesse de faire céder tous les barrages. Et puis, au fond, rien, sinon un vague refus. Je n'ai pas signé pour ça, ce n'est pas ce que je voulais. Comme si quelqu'un se souciait de ce qu'on voulait. Le chemin, les batailles à gagner seul. J'ai l'impression que je pars avec trois fois rien et un avenir tout sauf prometteur. Je regarde autour de moi et ça ne me plaît pas. Je n'y vois que mort et désolation. Ce qui m'aide à tenir parfois c'est la rage qui ressurgit à un moment opportun, vitale et sauvage, qui me redonne le goût de vivre juste pour prouver au monde entier qu'il ne me tuera pas. Et puis c'est la beauté, rare ou abondante selon les jours. Et il me reste moi, et cette philosophie est d'un bien plus grand secours pour moi que les philosophies de l'annihilation du moi, bien qu'il soit possible que ce ne soit pas la meilleure voie pour le bonheur. Que puis-je dire ? Je suis seule avec mes armes dans un monde immense peuplé d'aveugles et de sourds. Je suis seule dans un mur qui m'entoure, et chaque jour n'est qu'une autre brique qui agrandit le mur.
Voilà, je suis rentrée hier du festival de l'enfer, et autant dire que cette année, c'était très rock'n'roll, du point de vue musical et du point de vue du vécu. Beaucoup de hard rock et de groupes de papys qui nous ont prouvé qu'ils avaient encore la pêche (UDO, Saxon, Anvil, Alice Cooper, Kiss...). C'était un festival où j'ai été curieuse, et du coup, pas mal de découvertes et de surprises à la clé. J'ai également découvert que je suis définitivement très dark, et je vais vous expliquer pourquoi. Personne n'avait d'appareil photo, aussi je vous prouve maintenant ma darkitude : 1. J'ai découvert que j'aimais le death. Dimanche soir, scandale universel : Nile passait en même temps que Motorhead. Le Hellfest a donc du se diviser en deux camps, ceux qui vont voir "Lemmy" avec ses grosses guitares, sa grosse voix et sa grosse bite (ce type m'agace quelque peu) et ceux qui vont voir le groupe de death brutal inspiré par la mythologie égyptienne. Je ne connaissais pas Nile, et j'ai plutôt adhéré. Une voix qui semble remonter des profondeurs de la terre, un côté mystique et inquiétant qui m'a bien plu. une vidéo de Nile (y en a pas de correctes du Hellfest) :
J'ai également beaucoup aimé Asphyx, groupe de death néerlandais bien léché et puissant :
2. Quand je suis en concert, j'aime me blottir sous la capuche de mon sweat MetalCamp. Quand j'enlève ma capuche, c'est que je suis décoiffée par le concert, que la musique est si bien que ça mérite de bouger la tête dans tous les sens. Deux concerts seulement m'ont fait enlever ma capuche :
Pour les voir, j'ai du braver une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, car comme je suis grave underground, je n'ai assisté qu'au début du concert de Alice Cooper. ça m'a déçue, c'était trop froid, théâtral, on savait même pas s'il était contente d'être là, et j'ai trouvé ça un peu mou du genou. C'est donc sans regret que je me suis extrait de la foule pour rejoindre les goths qui écoutaient Fields of the Nephilim. C'était juste énorme. Je pouvais sentir la voix du chanteur dans mon ventre. C'était puissant, planant, sombre, classe, aérien. Une vidéo plus propre pour écouter la musique :
Et l'autre, c'était Tamtrum, une énergie incroyable, un jeu de scène complètement déjanté collant complètement à la décadence malsaine de leur dernier album Fuck you I'm drunk/Stronger than cats :) Du grand n'importe quoi, mais une musique toujours aussi efficace. Pas de bonnes vidéos live du Hellfest, je vous mets donc un autre live pour vous faire une idée de ce que ça donne en concert :
J'ai failli enlevé ma capuche sur : -Black Cobra : c'est très méchant, on dirait que le batteur va casser sa batterie, il y a juste deux mecs sur scène et ça dégage une haine brutale et ça envoie sacrément en live. Une vidéo studio pour découvrir la musique :
-Sabaton : power metal suédois, ils avaient une pêche d'enfer, c'était joyeux, ça donnait envie de sauter partout, vraiment une super découverte :
une vidéo plus propre :
3. J'aime pas les mainstage. Bien souvent, le son est mauvais, on a du mal à voir quoique ce soit, et cette année avec 65 000 personnes, le festival était tout simplement bondé. Je suis même pas restée 10 minutes au concert d'Eluveitie (pagan). Je voulais du black :) Et quand il y en a eu, Immortal, l'un des concerts que j'attendais le plus, j'ai été un peu déçue : mauvais son, j'arrivais à peine à reconnaître les chansons, et puis, je sais pas, ça manquait de quelque chose (ou alors, j'étais de mauvaise humeur. Cela dit ce sont de petits rigolos qui aiment faire des grimaces, et le maquillage quand même... on dirait Kiss, quoi :)
Deux découvertes live bien sympa : -Negura Bunget, que je connaissais un petit peu. C'est un black hypnotique, avec des instruments traditionnels, qui change largement de ce qu'on a l'habitude d'entendre. C'était un beau concert, surprenant, simple, loin des singeries de certains groupes de black. Voilà une chanson assez représentative :
-Brant Bjork and the Bros : j'étais très fatiguée, alors je me suis allongée pour écouter, j'ai fermé les yeux, et me suis balladé en Californie au son d'une guitare psychédélique. Vraiment chouette.
Sinon, il fallait quand même que vous voyiez ça, c'était pas mal représentatif de l'état d'esprit rock'n'roll qui régnait sur le festival :
Malgré mon côté dark, je suis redevenue une gamine dimanche soir. J'ai vécu un très grand moment de rock, et assisté à un show véritablement spectaculaire. Je me suis retrouvé à sourire bêtement et à gigoter malgré le fait que je tremblais littéralement de fatigue. Qu'est-ce que c'était ? KISS, bien sûr ! Je vous laisse avoir un aperçu de la performance extraordinaire à laquelle nous avons assisté : L'entrée en scène :
Je suis fan du bassiste :
Ils savent se faire aimer et acclamer... Une chanson culte avec une mise en scène incroyable.
Une ancienne vidéo de qualité pour un hymne auquel vous adhérerez tous, je crois :)
J'avais manqué ça pendant des années. Ecouté un album il y a dix ans. Et putain que c'est bon ! Ce genre de groupe qui a inventé la musique que vous aimez. vous l'écoutez, et vous reconnaissez tous les autres groupes que vous écoutez. Je n'arrête pas d'écouter ça depuis deux jours. Rock'n'roll !!
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard in Poésies et vérités, 1942
Un poème encadré chez ma grand-mère et dont les mots restent toujours aussi puissants en moi.
Par ailleurs, savez-vous qui était Brian Boru ? Un roi irlandais qui repoussa les vikings. Il a laissé derrière lui un air populaire souvent repris... Enfin, là je tombe sur une tentative de mise en musique d'Eluard absolument épouvantable, terrifiante, horrible, torturante
Au secours !!!!!!!!
On écoute ça et ça va mieux
Ouf !
Ou pas. ça dépend des goûts, je suppose. Regardez tout de même cette très belle vidéo (en HD et le son à fond s'il vous plaît, ça vaut vraiment le coup) :
Oui, ça sera tout. Et tant mieux si ça n'a aucun sens.
Ah, non.
Pour vous faire découvrir un peu mon univers, tjrs en HD (enfin j'ai pas trouvé en HD, mais mettez la meilleure qualité possible s'il vous plait) :
ou encore :
Mais par contre c'est des saletés de hordeux qui chantent, normal que ce soit aussi neu-neu
ou encore, mieux :
Et enfin, voici mon perso :) http://eu.wowarmory.com/character-sheet.xml?r=Uldaman&cn=Maloriel Faites un zoom avant vous verrez comme elle est belle :)
"Rentrez en vous-même. Cherchez la raison qui, au fond, vous commande d'écrire ; examinez si elle déploie ses racines jusqu'au lieu le plus profond de votre coeur; reconnaissez-le face à vous-même : vous faudrait-il mourir s'il vous était interdit d'écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : dois-je écrire ? Creusez en vous-même vers une réponse profonde. Et si cette réponse devait être affirmative, s'il vous est permis d'aller à la rencontre de cette question sérieuse avec un fort et simple "je dois", alors construisez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'à son heure la plus indifférente, la plus infime, doit se faire signe et témoignage de cette poussée." Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète.