Quand on s'imagine sa vie, on ne peut s'imaginer son quotidien. Toutes les grandes idées, résolutions, volontés, se heurtent à cette vague d'usure, à cette somme écrasante de petits moments et de préoccupations insipides. Malgré tout cela, on garde la tête hors de l'eau, on essaie. Cette année, je ne pense pas pouvoir encore dire "j'ai fait de mon mieux", mais je ne sais pas si c'est réel ou du à une autre grande exigence envers moi-même. Remarque, on peut toujours faire mieux, et cette exigence est ce qui me pousse. Alors ce soir, je bois des bières, j'écoute November Rain (Guns and roses), et même si parfois j'ai l'impression d'avoir le coeur en miettes, pour rien, pour tout, je vais quand même essayer d'écrire. Car certains de mes textes sont les fruits de mes déconvenues, et de soirées comme celles-ci, bercées par la musique, sans rien de particulier ni en mal ni en bien. Juste ce truc au ventre et au coeur qui me colle à mon clavier, qui retient mon attention, et me captive, cette chose hurlante en moi qui fait que je ne serai jamais posée, raisonnable, tranquille et satisfaite avec toutes les choses habituellement satisfaisantes. Cette sensation, je l'ai vécue à n'importe quel moment de ma vie : quand c'était le mieux et quand c'était le pire. J'ai juste désespérément envie et besoin d'écrire, quoiqu'il arrive dans ma vie. Alors je vous entends dire : "bah écris !" ; mais ce que je fais là, c'est le déverrouillage progressif de ces nombreuses serrures qui mènent à des endroits où je me perds pendant longtemps, des endroits qui m'absorbent, et que j'ai toujours eu des difficultés à faire cohabiter avec le reste de la vie. Mais je suis comme ça, et je n'y vois pas d'inconvénient. Je vais donc essayer d'écrire, ce soir...
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