mardi 24 février 2009

Drinking the air...

Listening : Corvus Corax, Suam Elle Ires ; Moonsorrow, Jotunheim ; Mirkwood, Dreams of Night
Drinking : rien du tout ! non mais !
Smoking : ah oui, quand même.

Aujourd'hui, j'ai le sourire aux lèvres. Sans raison particulière. ça a commencé hier soir, ou plutôt hier nuit, mais ça s'expliquait entre autre par le bon whisky que j'éclusais tranquillement. Et puis ce midi, je suis sortie, et comme c'est le cas depuis plusieurs jours, l'air presque tiède, d'une texture à la fois légère et moelleuse, et l'odeur de fleur et de terre en germe qu'il portait m'a assaillie, me faisant d'un coup prendre conscience de mon environnement. Comme si, pendant l'hiver, les perceptions diminuaient avec la lumière. Les sens engourdis sont parcourus d'un frémissement, et c'est le début. On ne peut pas s'empêcher de se sentir rappelé, encouragé, empli d'une vitalité (aussi creux que ce terme soit devenu par la faute de la publicité), d'une vitalité nouvelle. Une énergie vitale enivrante, euphorisante. Et putain que c'est bon ! Moi qui croyais que la ville m'avait empêchée de voir le passages des saisons, en fait je n'ai juste pas fait attention.

Je choisis cette après-midi où l'inspiration me fait défaut pour inventer des histoires (une curieuse lassitude que je ne comprends pas bien encore) pour me consacrer aux vertiges de la pensée. Alors c'est Jacques Derrida qui m'accompagne, mon dictionnaire des idées et des notions en béquille pour affronter son érudition. Je me perds dans la philosophie de l'être et du sens, de l'existence. Grisant. Jamais aucune philosophie ne m'a déprimée. Même la plus fataliste. C'est toujours un stimulant de pensée, jamais à prendre pour un dogme. Si on parle de nourritures spirituelles, ce serait plutôt pour moi des spiritueux de l'âme, puisque je ne me lasse pas de m'en enivrer.

Ensuite, c'est Meschonnic, qualifié par certains de terroriste. ça ne m'étonne pas, vu certaines de ses phrases brèves et lapidaires, agressives. Avec lui j'aimerais commencer à penser la traduction, qui j'espère sera mon futur métier. Et quand je dis penser la traduction, ce n'est pas que je ne peux avoir de pensée sans l'aide des livres, c'est simplement qu'ils m'aident à imaginer, à ouvrir des boîtes dont je n'ai pas les clés, à conceptualiser, à dévoiler des horizons insoupçonnés. Même les génies ont commencé par les livres. Il n'y a pas de pensée réellement autonome. Je veux simplement assumer ce qui me paraît être une vérité.

Peut-être est-ce le contrecoup des idées noires que j'ai remuées ces derniers jours. Je veux être consciente, même si je sais que l'oubli est nécessaire pour vivre sa vie. Je veux assumer de vivre dangereusement. Je ne veux pas dire dangereusement dans un sens matériel. Seulement au sens que si j'ai un honneur, c'est celui de refuser de me laisser aller dans une faiblesse qui serait celle de la certitude. Ma foi elle-même, sans réel objet, ma foi qui est une sorte de pulsion vitale, de certitude d'exister d'une manière plus complète que temporelle (je ne crois pas vraiment à la vie après la mort, mais plutôt à la nécessité de tout ce qui est et arrive dans l'univers, et surtout à la beauté intrinsèque de tout cela, même si cette beauté ne s'explique pas et n'a peut-être pas de sens en dehors de moi-même. La beauté, c'est ce qui me sauve et qui est ma raison de vivre la plus juste et la plus sensée) ; ma foi elle-même disais-je, est une foi de l'incertitude. Et si je serai toujours tourmentée d'une manière ou d'une autre, j'ai décidé d'assumer aussi ce tourment comme une part de moi-même, et peut-être même de mon bonheur fondamental.





PS : ne vous laissez pas impressionner, j'ai l'intention de regarder la Nouvelle Star ce soir parce que c'est rigolo. :)
Je ne suis pas ivre et pourtant j'ai envie de vous dire : soyez heureux. Qu'est-ce qui compte plus que ça, finalement ? Enfin, j'ai déjà une discussion qui me vient à propos de ça, mais pour ne souler personne, ça sera pour un autre post ! (si ça intéresse quelqu'un... ahem. Il faut que je vois Mathias pour une discussion sur le sens de la vie, ça fait longtemps ! Kalys, donne-lui l'adresse de mon blog si tu veux !)

dimanche 22 février 2009

Horror Movies


Parce que j'aime ça !!
Quoiqu'il soit très frustrant d'en trouver si peu qui en vaillent la peine...
Nous avons regardé Rec avec Scott, que nous avons aimé car il nous a mis vraiment très mal à l'aise et je dois dire qu'on a été vraiment impressionnés par certaines scènes ! Je me félicite encore de ne pas être allée le voir au cinéma, car j'aurais certainement du sortir de la salle :) Oui, au cinéma, comme je suis déjà assez impressionnable par certaines images qui provoquent chez moi un sentiment de claustrophobie, si on ajoute à ça une atmosphère obscure avec plein de gens entre la sortie et moi, je panique. Ajoutons à cela que j'ai une fâcheuse tendance à avoir du mal à supporter que ça bouge trop sur un grand écran (sur un petit ça me fait rien du tout), ça me donne le vertige, et, là encore vu qu'il y a des gens, le résultat c'est que je panique aussi. Je peux paniquer devant le générique de Sweeney Todd, oui, oui. Mais je me soigne.
Enfin, revenons à nos moutons.
Je vois donc que Rec est réalisé par Jaume Balaguéro. Tout de suite, ça m'intéresse, parce que j'ai l'impression que les réalisateurs espagnols de film d'horreur sont en train de devenir particulièrement intéressants. Il a réalisé La Secte sans nom (1999) et Darkness (2002), que je n'ai pas encore eu l'occasion de voir. La Secte sans nom parle eh bien... d'une secte ; et Darkness d'une maison hantée, me semble-t-il. Je vous en dirai plus quand je les aurai vu. Mais je vois également qu'il a scénarisé un film de Luis de la Madrid (qui a travaillé en tant que monteur avec Guillermo del Torro sur L'Echine du Diable et pour Balaguéro pour La Secte sans nom ; comme quoi, on dirait que l'horreur espagnole forme une petite famille. J'agrandis la parenthèse pour signaler que del Torro va produire le prochain film de Juan Antonia Bayona, le réalisateur de l'excellent Orphelinat, qui était son premier film. Ce film s'intitule Hater et a priori ça parlera de zombies.)
Bande annonce Darkness, plutôt sympa : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18353090&cfilm=35130.html



Ce film de Luis de la Madrid, donc, s'appelle La Nonne. Et non, ce n'est pas un porno :) J'ai été déçue, pourtant c'était pas mal. Déçue parce que ça aurait pu être excellent, un peu dans la lignée de l'Orphelinat (c'est moi ou les Espagnols ont tous eu des traumatismes en internat quand ils étaient gosses ?!...). Six jeunes filles ont vécu ensemble leur scolarité dans une école religieuse dirigée par une nonne effrayante, obsédée par le péché, prête à user de violence pour faire rentrer les jeunes filles dans le droit chemin. Le problème ? Le film concerne l'histoire qui se passe 18 ans après, où la nonne, morte depuis un moment (mais les circonstances de sa mort sont l'un des meilleurs moments du film) et qui revient exécuter les anciennes pensionnaires, leur faire payer pour leurs péchés. Et en fait, ça rend le film beaucoup plus banal. J'aurais largement préféré qu'il se concentre sur la période du pensionnat, beaucoup plus riche (les jeunes filles sont en pleine adolescence, l'atmosphère lourde du pensionnat, la nonne inquiétante, ça aurait pu être fantastique). En plus, le scénario laisse parfois à désirer, avec une explication finale quelque peu absurde et des raccourcis peu appréciables. Je sens parfois un peu de bâclage dans l'air. Donc ce film n'est pas à jeter, mais disons que c'est un super film avorté. J'attends mieux de Luis de la Madrid la prochaine fois ! Il s'agissait de son premier film en tant que réalisateur.


L'autre film, les Ruines, méritent moins qu'on disserte dessus. Il est pas mal. J'en attendais pas des choses extraordinaires, et j'en ai pas eu. Mais il était plutôt bien tourné. C'est l'histoire d'un groupe de jeunes (normaux pour une fois, on évite la caricature, là-dessus on peut applaudir les acteurs, car le film est bien joué) qui part en vacances au Mexique et se rend sur des ruines Mayas interdites au public. Et là... Y a des vilaines plantes qui aiment le sang humain. En fait le film est plus gore qu'inquiétant, dommage car avec le cadre et l'intrigue, ils auraient pu concocter un film bien oppressant. Mais disons qu'il n'y a pas de faute majeure dans ce film. Alors ça se regarde bien. Il est cohérent et sans surprise. C'est triste d'en arriver à se dire qu'il est réussi.



Comme je le disais, ce soir je regarde The Thing de John Carpenter (apparemment c'est un classique) et/ou le dernier Amityville. Je vais également bientôt regarder Amityville II. Oui je sais je fais tout dans le désordre mais bon, c'est selon la disponibilité des films !
Je vous dirais donc ce que j'en pense !

lundi 9 février 2009

Les chansons que je suis

Je m'essaie à cet exercice de trouver les cinq chansons qui me ressemblent le plus.
Mon ordre ne sera pas de celle qui me ressemble le plus à celle qui me ressemble le moins, là ça deviendrait impossible.

1. Je commence par Everyday life, de The Old Dead Tree. Je vous mets la vidéo live, car elle correspond aussi à des souvenirs : j'ai vu ce groupe deux fois avec Scott et ce sont des souvenirs intenses, car nous aimons tous les deux énormément ce groupe. Je me sens très proche d'eux, touchée profondément. De plus la version live fait la transition avec le début de la chanson suivante sur l'album, c'est moins abrupte qu'avec les autres vidéos. En effet, cet album enchaîne toutes les chansons comme s'il s'agissait d'un seul morceau, et quelque part les couper en plein milieu est un non sens. Mais voilà, pour les besoins de ce petit bilan des chansons qui comptent... :)


Wake up.
A new day has come,
Bringing new fears.
It's time to face the crowd.

Outside the sky is wearing grey,
The clothes are worn,
Colours faded away.

I wish I could stay standing.
I wish I could stay strong.
But I can't stand on my own.

Everyday life, everyday death,
A strength forever gone.
(The) outside world reveals my distress,
Dead man walking the streets
Doing a senseless job to live
Perpetual motion of fears
Buried alive : everyday life

Those feelings of confinement
Bring me down
Six feet underground

Help me
Because I can't stand upright today

2. Enlightment, Totalselfhatred. Parce que cette chanson met à nu un cri qui résonne parfois en moi, et le sublime d'une manière inexprimable.



3. Perfection or vanity, Dimmu Borgir. Parce que ce morceau est simplement la bande originale de mon imagination et qu'elle s'approche tellement de la perfection dans mon idéal, qu'il n'y a qu'un pas pour dire que ce morceau est parfait, beau dans le sens extrême que je donne à ce terme.



4. The Day the whole world went away, Nine Inch Nails. Cette chanson me rappelle une période très particulière de ma vie, et sera toujours le rêve d'une échappée dans un moment de grâce suspendu dans le temps, où le monde entier s'efface, ne laissant que la pureté d'un moment fugitif.



I'd listen to the words he'd say
but in his voice I heard decay
the plastic face forced to portray
all the insides left cold and gray
there is a place that still remains
it eats the fear it eats the pain
the sweetest price he'll have to pay
the day the whole world went away

5. Last but not the least, comme il faut faire ce choix si difficile, nous finirons sur une note plus positive, ce morceau allant extirper de moi-même les impulsions les plus primitives et les plus dionysiaques. Suam Elle Ires, Corvus Corax.




6. Le morceau sans lequel je ne peux pas vivre :




Parce qu'il met en musique un rêve ininterrompu qui conduit toute ma vie, que chaque fois que j'écoute ce morceau, j'arrête tout ce que je fais et je suis perdue très, très loin d'ici.

Voilà, voilà, sur ce bonne nuit :)

C'est parti.

Listening : The Hero - Amon Amarth
Drinking : red wine

Voilà, c'est fait, je recommence. Kalys et Doudou, avec leurs jolis et agréables blogs, m'ont donné envie de m'y remettre. Cette qualification vous paraîtra peut-être bizarre, monsieur et mademoiselle, mais ce sont des textes que je prends plaisir à lire. Comme vous, je voudrais jeter mes pensées ici, sans narcissisme, ni exhibitionnisme, ni excessive timidité. Une autre façon de communiquer.
Mais trêve de justifications, car, on me l'a appris durement cette année, si l'on se sent obligé de justifier une idée, un projet, c'est qu'il est mauvais. Quoique je n'adhère pas entièrement à cette idée.
Pour ceux qui auront envie de me lire, bienvenue à vous !