lundi 16 février 2015



Je crois que je suis sur la bonne voie, même si j’ignore toujours la nature de cette voie, de l’épreuve, et de la solution. Je continue à explorer, à réfléchir, troublée par le fait que tout ce que je tente d’apprendre ne fait qu’augmenter ma confusion. On dirait une sorte de crise existentielle comme la fameuse crise de la quarantaine, ou la crise d’adolescence. Profonde, déstabilisante… Mais je reste persuadée qu’elle n’est pas vaine, que quelque chose grandit dans le noir. Si c’est le sens que je veux lui donner, après tout, il sera tout aussi valable qu’un autre. Je n’ai rien perdu de ma détermination, de mon désir, de mon amour pour la liberté. Tout cela est simplement pris dans la gangue de l’incertitude, et je cherche mon chemin à tâtons… C’est pourquoi le recours à l’art n’est pas une torture inutile mais un moyen pour accomplir une fin. Me faire mal m’aide à formuler, à faire exister les émotions et pensées vagues qui courent dans ma tête. Cette nuit j’ai rêvé que j’étais à la porte fenêtre d’un appartement, pour fumer une cigarette. Il fait nuit. Je vois un jeune homme passer sur le trottoir d’en face, je lui fais signe et lui demande du feu. Je suis un peu surprise de voir qu’il acquiesce en souriant et commence à avancer dans ma direction. Un sentiment de malaise m’envahit et je m’aperçois que les lampadaires se sont éteints. L’obscurité est totale, et au même moment, j’entends des gens s’approcher par la droite, tout un groupe qui rit et murmure, et je suis soudain terrifiée. J’essaie alors de reculer pour fermer la porte et rentrer dans l’appartement, mais je n’arrive plus à bouger, et je suis toujours paralysée lorsque je sens des mains se poser sur moi, et que j’entends ce rire malsain et bizarre. Je me réveille dans la panique.
J’ai écrit par-ci, par-là, avec la sensation de creuser des tunnels. Le soir qui me terrifiait tellement avant en ce moment m’apporte une certaine paix. J’écoute, je suis aux aguets du vent qui tourne. Pendant longtemps je me suis dit que la devise des Stark était une bonne philosophie. Mais je crois que l’hiver est enfin arrivé.