mercredi 20 mai 2015

Naufragés dans la nuit, direction la sortie*

* Ces mots appartiennent à Damien Saez

Encore une fois, au cours d'une déambulation tardive, je tombe sur une chanson qui dit presque exactement ce que je voulais dire... C'est pratique, quand l'hiver a gelé vos cordes vocales.



Is it getting better
Or do you feel the same
Will it make it easier on you now
You got someone to blame
You say...

One love
One life
When it's one need
In the night
One love
We get to share it
Leaves you baby if you
Don't care for it

Did I disappoint you
Or leave a bad taste in your mouth
You act like you never had love
And you want me to go without
Well it's...

Too late
Tonight
To drag the past out into the light
We're one, but we're not the same
We get to
Carry each other
Carry each other
One...

Have you come here for forgiveness
Have you come to raise the dead
Have you come here to play Jesus
To the lepers in your head

Did I ask too much
More than a lot
You gave me nothing
Now it's all I got
We're one
But we're not the same
Well we
Hurt each other
Then we do it again
You say
Love is a temple
Love a higher law
Love is a temple
Love the higher law
You ask me to enter
But then you make me crawl
And I can't be holding on
To what you got
When all you got is hurt

One love
One blood
One life
You got to do what you should
One life
With each other
Sisters
Brothers
One life
But we're not the same
We get to
Carry each other
Carry each other

One...life

One

Pour ceux qui ont envie d'un extra de déprime (on ne sait jamais, ça fait du bien parfois), bienvenue dans mon bar à whisky.

(Mention spéciale à la première chanson : penser qu'elle voyage actuellement dans les ténèbres au-delà du système solaire, à bord de Voyager, lui donne encore une nouvelle dimension... Je ne pense pas que Blind Willie aurait pu prévoir que la solitude que sa chanson exprimait acquerrait une dimension à ce point... cosmique.)

Nan, crois moi, tu veux vraiment pas qu'j'aille plus loin,
Parce qu'au mieux ça t'empêchera d'dormir,
Et au pire, ça t'donnera envie d'me cracher à la gueule


Le plus triste dans la chanson de Stromae, ce sont les mots du flic : "Allez, courage, hein".

mardi 17 mars 2015

Hésitations





Attention, post qui ressemble à un énorme chantier.
Avant, je disais avec ma chanteuse préférée plus grandir pour pas souffrir… Je suis maintenant tout à l’opposé. Je veux grandir…
L’aurore au creux de mon ventre, aiguisée comme un poignard, mes vertèbres plantées de lumière, mes lèvres salées. Sa promesse douloureuse qui me vrille les nerfs, son goût de paradis perdu. Le temps qui se joue de moi. Ma prière frissonne dans mes entrailles.
Un rêve.
Quelques notes qui me rappellent l’autrefois, ou peut-être l’après. Comme tous les jours, je remplis mon rôle de figuration. Je ne peux pas me voir, personne ne le peut. Autour de moi gisent des centaines de mains coupées.
J’ai dansé pendant des heures. Le mouvement des danseurs m’a emportée comme la marée, j’ai disparu entre leurs corps agiles et gracieux, incapable de les suivre. Un homme grand et sévère a tenté de me contraindre à suivre la danse. Mais à chaque mouvement, il me perdait. Sa main tendue me laissait disparaître dans la masse confuse des corps.
Le même murmure continue de résonner à mon oreille. La même mélodie.
Je me souviens…
À peine.
Échouée sur ses rivages de corps, je n’éprouve que le poids du ciel sur mes os.
Comme tous les jours, j’apprends à écrire. Je me dérobe à chaque phrase (j’apprends à dire que ce ne sont pas les mots qui se dérobent). Les virgules disparaissent sous les points finaux. Les points de suspension interrompus, les épanchements tus.
Comme un souvenir de tendresse qui me réduit au silence.
Le rappel d’un rêve qui s’évanouit déjà.
J’ai toujours cette sensation de reprendre le fil d’un récit interrompu, sans jamais savoir de quel récit il s’agit. Comme si tout ce que j’avais jamais écrit n’était jamais qu’une longue, très longue introduction…
Je n’ai jamais eu l’impression de terminer quoi que ce soit. Je commence, je recommence. La sensation d’achèvement est-elle si désirable ? C’est plutôt que j’ai cette impression de tendre vers quelque chose, et je ne suis pas du tout certaine de m’en être rapprochée. Parfois je retrouve la foi de mon enfance. Cette sensation de destin. Mais plus souvent encore, je me dis que c’est stupide, un réconfort pour les faibles. Et pourtant…
Au moins, je sais que ces atermoiements sont la source même de mon écriture.
Je ne suis pas une bonne personne. Pas mauvaise non plus. Mais je suis perdue. J’ai une conscience de ce fait presque dévastatrice. Je croyais qu’il fallait aller au fond du trou, mais en fait, je crois que c’est un piège. Que la véritable épreuve, c’est de savoir comment remonter. Tout ce que je veux, c’est réussir, d’une manière ou d’une autre, à faire de cette exaspérante banalité quelque chose de beau. Ça a toujours été le sens de ma vie. Sans beauté, je ne trouve aucun intérêt à l’existence. J’y travaille, je ne me contente pas de le dire. Mais chaque fois je redécouvre la tâche plus ardue. Presque impossible, à première vue. Chaque jour permet de contredire un tout petit peu cette impression. Voilà les branches auxquelles je me raccroche.



On aimerait tous êtres géniaux. La question n’est pas que je ne veux pas faire d’efforts. C’est, encore une fois, que la simple volonté n’y suffit pas. Le chemin est un peu plus tordu que cela. Au moins, j’ai cessé de m’en prendre à moi-même sans arrêt. C’est officiel : j’assume d’être une paumée tourmentée par un énorme sentiment d’impuissance. Je fais de mon mieux. Si progrès il y a, c’est là. J’accepte de ne pas devoir être telle ou telle personne. J’accepte mon sentiment de décalage. Inutile d’y remédier. Si j’ai quelque chose d’utile à faire, ce sera grâce à ça. Tout ce que je n’ai pas parvenu à accomplir pour être cette personne forte, juste, sensée, ce sera ça, ma force. Je ne suis ni forte, ni juste, ni sensée. Du moins, pas autant que je l’avais prévu. Si je parviens à accepter cela, peut-être, peut-être seulement, je pourrais la toucher du doigt, cette liberté.
Et aussi accepter qu’au fond de moi, je suis une croyante. Je l’ai toujours été. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de ne pas l’être. Pas en dieu, évidemment. En aucun dogme. Mais je ne serai jamais non plus une personne rationnelle, carrée, droite, les pieds sur terre. Ce qui a le plus influencé ma vie jusqu’ici provient de l’intérieur, un sentiment de nécessité. Je m’y suis toujours fiée sans vraiment l’assumer non plus. Toujours sur le fil, à jongler entre mon éducation très cartésienne et ma propre expérience. À chercher l’approbation tout en espérant la contradiction.
Je sais, je suis à moitié incompréhensible, et tout ceci est un mélange de rêves et de réflexion. Mais on est derrière le mur, ici. Ça a toujours eu une signification particulière, et c’est pourquoi je ne parviens pas à fermer ce blog.

lundi 16 février 2015



Je crois que je suis sur la bonne voie, même si j’ignore toujours la nature de cette voie, de l’épreuve, et de la solution. Je continue à explorer, à réfléchir, troublée par le fait que tout ce que je tente d’apprendre ne fait qu’augmenter ma confusion. On dirait une sorte de crise existentielle comme la fameuse crise de la quarantaine, ou la crise d’adolescence. Profonde, déstabilisante… Mais je reste persuadée qu’elle n’est pas vaine, que quelque chose grandit dans le noir. Si c’est le sens que je veux lui donner, après tout, il sera tout aussi valable qu’un autre. Je n’ai rien perdu de ma détermination, de mon désir, de mon amour pour la liberté. Tout cela est simplement pris dans la gangue de l’incertitude, et je cherche mon chemin à tâtons… C’est pourquoi le recours à l’art n’est pas une torture inutile mais un moyen pour accomplir une fin. Me faire mal m’aide à formuler, à faire exister les émotions et pensées vagues qui courent dans ma tête. Cette nuit j’ai rêvé que j’étais à la porte fenêtre d’un appartement, pour fumer une cigarette. Il fait nuit. Je vois un jeune homme passer sur le trottoir d’en face, je lui fais signe et lui demande du feu. Je suis un peu surprise de voir qu’il acquiesce en souriant et commence à avancer dans ma direction. Un sentiment de malaise m’envahit et je m’aperçois que les lampadaires se sont éteints. L’obscurité est totale, et au même moment, j’entends des gens s’approcher par la droite, tout un groupe qui rit et murmure, et je suis soudain terrifiée. J’essaie alors de reculer pour fermer la porte et rentrer dans l’appartement, mais je n’arrive plus à bouger, et je suis toujours paralysée lorsque je sens des mains se poser sur moi, et que j’entends ce rire malsain et bizarre. Je me réveille dans la panique.
J’ai écrit par-ci, par-là, avec la sensation de creuser des tunnels. Le soir qui me terrifiait tellement avant en ce moment m’apporte une certaine paix. J’écoute, je suis aux aguets du vent qui tourne. Pendant longtemps je me suis dit que la devise des Stark était une bonne philosophie. Mais je crois que l’hiver est enfin arrivé.

vendredi 30 janvier 2015

Un bain de décibels

Comme ça me prend régulièrement, envie de réécouter tous ces vieux trucs qui étaient tellement importants. Et même si j'ai très peu de bons souvenirs de l'année de mes 14 ans, elle est infiniment précieuse pour moi...
Alors voilà, quand j'avais 14 ans...



Je me suis fait une amie grâce à cette chanson (j’ai construit ma réputation dans mon nouveau collège grâce à mes goûts musicaux jugés particuliers) :


Et une autre avec ce groupe :



J’ai dragué un mec grâce à ce groupe :


J’ai intensément déprimé en écoutant ça :


J’ai satisfait ma rage adolescente avec ça :








J’admirais la chanteuse de ce groupe injustement méconnu plus que tout :


Et j'écoutais ça très souvent à l'aube, dans le bus :




ça nous rajeunit pas tout ça :)