Le fil ténu se dérobe sous mes pieds de funambule.
Double vie...
Je tente un exercice d'équilibriste pour ne pas chuter dans mes propres contradictions.
À ma droite, une gueule béante.
À ma gauche, une gueule béante.
Double vie.
Chaque jour, aller tout en haut, puis rouler au bas de la pente.
Lutter pour respirer en plein constat d'impuissance.
Lutter pour dompter les mots quand ils apparaissent soudain comme l'unique porte de sortie.
Être quelqu'un le jour.
La nuit être à nouveau enfant, adolescente, et adulte à la fois.
Gérer la montée. Plus dure que la descente.
En moi. Ça se lève. Embrase et dévore tout.
La peur. La sensation de ne pas trouver où se caser. Se demander si on en a envie.
La seule certitude : quand je côtoie ces seuils-limites, de chaque côté de l'abîme, je sais que c'est ce que j'emporterai dans la tombe. La seule chose qui importe. Si je croyais à l'âme, elle serait là-dedans : dans cet instant où je perds le contrôle.
J'ignore ce que ça signifie et si ça doit signifier quelque chose.
Je sais simplement que chaque fois que je perds l'équilibre, je retrouve quelque chose d'essentiel.
Quelque chose de pur qui a le goût de l'éternité et des occasions manquées.